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Évacuation de consommateurs de crack : À Pantin, les riverains dénoncent du "mépris" pour les habitants de Seine-Saint-Denis

Les toxicomanes qui occupaient les jardins d'Éole dans le 18e arrondissement de Paris ont été transférés dans un square Porte de la Vilette. Cette  décision provoque la colère des riverains. 

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le mur édifié dans un tunnel qui relie le square dans lequel ont été installés les consommateurs de crack et le centre-ville. (JÉRÔME JADOT / RADIO FRANCE)

Avec leur regard hagard et leur démarche désarticulée, plusieurs dizaines de fumeurs de crack occupent désormais le square de la Porte de la Villette, situé à Paris mais limitrophe des communes d'Aubervilliers et de Pantin. Nicole habite à une centaine de mètres du site. " Maintenant, on est en insécurité, affirme-t-elle dimanche 26 septembre. "Je vais écrire au ministre de l'Intérieur qui prend les gens pour des imbéciles. Dire qu'on a mis ces gens-là dans un endroit où il n'y a pas de riverains, c'est une marque de mépris pour les gens de la Seine-Saint-Denis." En plein bras de fer entre le ministre de l’Intérieur et la maire de Paris sur le sort des consommateurs de crack qui occupaient jusqu'ici les jardins d'Éole dans le 18e arrondissement de Paris, les habitants de Pantin ont vu la police installer les toxicomanes dans ce square situé près de chez eux deux jours plus tôt.

Le "mur de la honte"

Pour "protéger" ces habitants selon les termes du préfet de police, un mur a été édifié dans un tunnel qui relie Pantin au square. L'inscription "Le mur de la honte, merci Darmanin" est déjà taguée sur les parpaings. "Les toxicomanes peuvent prendre d’autres chemins, souligne une mère de famille. "Je n'ose plus laisser ma fille ne serait-ce qu'aller à l'école toute seule, acheter du pain ou que quoi que ce soit d'autre, explique-t-elle. Quand je suis partie au travail samedi matin à 5 heures, l'un d'entre eux a commencé à m'importuner... C'est incroyable !" Ce qu’il faut pour ces toxicomanes selon cette habitante qui est aussi infirmière, c’est une structure médicale.

Une affichette à la fenêtre d'un riverain annonce un rassemblement contre le "mur de la honte" à Pantin dimanche 26 septembre 2021. (JEROME JADOT / RADIO FRANCE)

Sans compter que le quartier a déjà suffisamment de problèmes. "Il y a les logements insalubres, le chômage, le quartier qui est un désert médical, énumère un travailleur social. "On vient ajouter une problématique sociale par-dessus tout cela... C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase." Valérie Pécresse, présidente "Libres" de la région Île-de-France  et candidate à la présidentielle présente sur place dimanche déclare pour sa part que : "La Seine-Saint-Denis n’est pas une poubelle". Un nouveau rassemblement pour dire "non au crack" est prévu mercredi 29 septembre devant le mur qui fait tant polémique. 

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