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Direction de Spanghero : "Nous ne sommes pas coupables"

Pour le gouvernement, la société Spanghero aurait volontairement trompé ses clients en vendant du cheval sous l'étiquette bœuf. Le grossiste a perdu son agrément jeudi. Mais ce vendredi, la direction de Spanghero se défend. Elle estime que le gouvernement est allé trop vite.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

" Nous
avons commandé, acheté et reçu, dans notre esprit et d'après la traçabilité, de
la viande de bœuf
" . Barthélémy Aguerre, le
président de la société Spanghero, n'en démord pas : s'il y a eu fraude, son
entreprise fait partie des victimes.

" La preuve que nous ne sommes
pas condamnables
" , explique vendredi matin Barthélémy Aguerre : "Ils ont analysé
l'ADN de la viande sur des palettes et ces palettes contiennent de la viande
congelée de bœuf et de cheval mélangées. Or ce n'est pas nous qui avons congelé
ni touché aux palettes. Ca prouve bien que nous ne sommes pas coupables
" .

"Pour
retirer un agrément il faut un danger sanitaire, là, il n'y en a pas" (Barthélémy Aguerre)

Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, a annoncé jeudi, après une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) que l'entreprise Spanghero s'est rendue coupable d'une " tromperie économique " et sera poursuivie. Des propos à nouveau tenus vendredi matin par Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire sur France Info.

Jeudi, Benoît Hamon a également précisé que l'entreprise française Spanghero " savait qu'elle revendait comme viande de boeuf de la viande chevaline qui lui était arrivée avec l'étiquette douanière correspondante " .

* Le président de Spanghero se défend : " Pour nous, le code à 8 chiffres identifiant les palettes incriminées, que la répression des fraudes considère comme la référence douanière relative à de la viande de cheval surgelée, ne correspond pas à un code douanier, mais à un code article. Nous l'avons pris pour un code article et rien d'autre* ".

Une source proche du dossier a toutefois du mal à croire à cette explication. Elle a confirmé a France Infi que le président de Spanghero "ne peut pas affirmer ne pas connaître la nomenclature douanière" . Selon cette source, "le code 0205 est bien connu des professionnels comme relatif au cheval. Et ils savent tous que du boeuf aurait été estampillé 0201 ou 0202".  

Spanghero redoute "des conséquences économiques"

Barthelemy Aguerre reconnaît toutefois des négligences, mais réaffirme la bonne foi de l'entreprise. Spanghero a même fourni aux enquêteurs* " les éléments pour démontrer que ce code ne correspond à rien, (que) c'est un code article* ", explique-t-il.

Ces déclarations du ministre de la Consommation vont avoir des conséquences
économiques selon Barthélémy Aguerre. " Le ministre a été extrêmement
imprudent et il méconnait les conséquences de ses paroles. Il va mettre en
grande difficulté une entreprise et 300 personnes. Qui peut-être ne s'en
relèveront pas
" , s'inquiète-t-il.

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