Début des travaux de pompage au glacier de Tête-Rousse

La situation est "éminemment sérieuse et grave" , prévient le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, dans une lettre adressée aux habitants. Dans ce courrier il justifie l'investissement financier de la mairie pour éviter le risque d'une catastrophe, annoncée fin juillet par les résultats des études scientifiques. L’alerte d’une rupture brutale du glacier et de la protection des populations coûtera 534.000 €. Les travaux de pompage pour éradiquer le risque s'élèvent eux à 2 millions d'euros.

Car les responsables municipaux savent de quoi le glacier est capable. En 1892, l'explosion d'une poche d'eau similaire sous le glacier de Tête-Rousse engendre une coulée de boue torrentielle. 175 résidents de la vallée meurent noyés dans un mélange d'eau, rochers, terre et arbres. Aujourd'hui les scientifiques du CNRS ont mesuré le volume de la poche menaçante grâce à une IRM de la montagne. 65.000 m3 sont susceptibles sous la pression de provoquer une "vidange naturelle".

Le système d'alerte de la population grâce à des sirènes a été mis en place le 26 août. Les travaux sont prêts à être lancés et devraient débuter mercredi. Les équipes vont pomper l'eau à la verticale grâce à des puits de forage de 22cm de diamètre installés sur le glacier. L'eau sera ensuite rejetée dans la vallée. Reste à savoir comment le glacier va réagir. "La montagne que nous aimons est un milieu naturel, ce n’est pas l’homme qui y fait la loi", concluait l'édile dans sa lettre à la population Saint-Gervolaine...

Caroline Caldier, avec agences