Crue du siècle à Paris : jusqu'à 30 milliards de dégâts ?
Ce sont des chiffres qui font un peu froid dans le dos - c'est peut-être leur but : parvenir à une prise de conscience. En cas de crue centennale, c'est-à-dire d'une inondation identique ou supérieure à celle de 1910, jamais égalée, ce sont quelque cinq millions de Franciliens qui seraient touchés, à des degrés divers. Soit la moitié des habitants de la région Ile-de-France...
Selon une étude, réalisée par l'Etablissement public Seine Grands Lacs, en charge de la gestion des quatre barrages en amont de paris, et remise ce vendredi à l'OCDE, en cas de crue centennale plus d'1,5 million d'habitants seraient privés de courant ; et 1,3 million d'eau potable.
Les transports seraient évidemment problématiques. Transports en commun d'abord : 140 des 250 km de lignes du métro seraient touchés. Les ponts sur la Seine seraient interdits ; impossible donc de passer d'une rive sur l'autre.
3 à 30 milliards de dégâts
Et puisque tout est chiffres, l'OCDE a fait ses comptes : les dommages d'une crue centennale ont été estimés de 3 à 30 milliards d'euros pour les dommages directs ; le PIB de la France perdrait de 0,1 à 3 points. Difficile de faire plus large comme fourchette...
Reste que, depuis 1910, le risque d'inondation a tout de même été réduit par des travaux de protection et de construction de barrages. Mais "l'exposition au risque et la vulnérabilité qui en résulte ont été accrues concomitamment par l'urbanisation croissante (...) ainsi que la construction de nombreuses zones d'activités et d'infrastructures critiques (transport, énergie, communication, eau)" , pointe le rapport.
Un nouveau barrage ?
Alors, que peut-on améliorer ? Il y a ce projet, qui date d'une dizaine d'années, de construire un cinquième barrage en amont de paris, dans la vallée de La Bassée. le prjet consiste à créer dix bassins de retenue d'eau, capables de stocker de l'eau pompée dans la Seine. Mais ce projet peine à aboutir, à cause de son prix : 500 millions d'euros.
Du coup, l'Etablissement public Seine Grands Lacs propose de construire d'abord un seul bassin de retenue pour démontrer l'efficacité du dispositif.
Sans attendre le rapport, l'Etat a mis en place, le 15 janvier dernier, un comité stratégique, piloté par les préfets de région et de police, pour associer tout le monde à la "culture du risque" , selon le mot du secrétaire général de la zone de défense de Paris, Jean-Paul Kihl.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.