Cet article date de plus de quatre ans.

Congé de deuil d'un enfant : "J'avais alerté" la ministre et les parlementaires, déclare le rapporteur de la proposition de loi

Guy Bricout, député UDI-Agir du Nord, rapporteur de la proposition de loi ne pensait pas qu'il faudrait monter "si haut", jusqu'à l'intervention du président, pour pour qu'une telle décision humaine ne soit pas rejetée.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Guy Bricout, député UDI-Agir du Nord, le 3 décembre 2019 pendant une séance de questions au gouvernement. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

"J'avais alerté, j'ai dit aux parlementaires qu'ils étaient en train de prendre une décision, qui à mon sens, allait beaucoup de bruit", déclare dimanche 2 février sur franceinfo Guy Bricout, député UDI-Agir du Nord, rapporteur de la proposition de loi visant à faire passer de cinq à 12 jours le congé pour les parents ayant perdu un enfant.

Je l'ai dit plusieurs fois à la ministre. Et malgré ça, j'ai subi des échecs, j'ai subi une fronde contre ma proposition. J'ai entendu une parlementaire de la majorité dire qu'elle obéissait aux ordres.

Guy Bricout, député UDI-Agir du Nord, rapporteur de la proposition de loi

à franceinfo

Jeudi, l'Assemblée nationale a refusé de faire passer le congé en cas de deuil d'un enfant de cinq à 12 jours. Depuis, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a plaidé "une erreur collective" et Emmanuel Macron a demandé au gouvernement "de faire preuve d'humanité".

"Je remercie le président"

"Je suis très satisfait, dit Guy Bricout. Je ne pensais pas que ça remonterait aussi haut, je remercie le président de la République d'avoir demandé à ses collègues et ses parlementaires de revenir sur leurs positions", explique Guy Bricout.

"J'ai été au contact d'associations qui ont écrit à tous les parlementaires, qui ont dit que la proposition de loi était pertinente. Quand on subit un drame comme celui-là, il faut une semaine pour les formalités addministratives, pour les obsèques, et puis après, il faut une semaine pour se ressourcer pour essayer de penser à nouveau à l'avenir. J'ai entendu des réponses de parlementaires qui disent qu'il faut prendre des congés maladie, mais c'est hypocrite, il y a déjà le congé de carence et puis tout le monde ne veut pas prendre de congé maladie", explique l'élu.

Je ne comprends pas qu'une proposition qui aille dans un sens aussi humain soit rejetée par la majorité.

Guy Bricout

Muriel Pénicaud avait d'abord mis en avant un argument économique pour justifier son opposition à la proposition de loi. "Le congé paternité, c'est 11 jours. Il y a 700 000 naissances par an, 70% prennent un congé paternité. Ça fait 500 000 congés paternité de 11 jours par an. Là, les décès, fort heureusement, ce n'est que 4 500 cas. Si on exclut ceux qui sont en congé parental ou qui ne travaillent pas, ça fait 3 000 situations. J'ai discuté avec des entrepreneurs qui disent qu'ils n'ont jamais connu ça", lui répond Guy Bricout. "Je souligne que Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, a dit que c'était une excellente proposition. Il préfère avoir des personnes qui s'absentent 12 jours, et qui reviennent au travail un peu requinqués que des personnes qui prennent un mois de congé maladie", ajoute-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.