Carburants : Bussereau n'apaise pas la colère des routiers
Les routiers ne semblent pas séduits par la parade nuptiale tentée par Dominique Bussereau. Après une rencontre avec les représentants de la profession, le secrétaire d'Etat a avancé des propositions pour compenser les effets de la hausse du prix du gazole sur les entreprises de transports routiers, dont beaucoup sont des PME. La première mesure, c'est de se retourner vers le client.
(Ecouter également l'interview de Dominique Bussereau par Grégory Philipps, ci-dessous)
Et en cas de refus du client de voir figurer le surcoût carburant dans la facture, il s'exposerait à une amende pouvant aller jusqu'à 15.000 euros.
Les autres mesures proposées :
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Etalement des charges fiscales et sociales pour les transporteurs (TVA, taxe professionnelle, cotisations sociales, cotisations assedic). Le but est de donner de l'air aux entreprises qui rencontrent des problèmes de trésorerie.
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Remboursement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) accéléré. Il permettra une avance de 60% sur le remboursement du premier semestre 2008, soit un versement immédiat de 100 millions d'euros.
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A plus long terme, l'amélioration de la compétitivité des transporteurs français. Dominique Bussereau propose une concertation entre tous les partenaires sociaux du transport pour se mettre d'accord sur l'application de mesures en ce sens préconisées par un rapport du Centre d'analyses stratégiques (CAS).
Les réactions :
Plutôt fraiches pour l'instant. La Fédération nationale du transport routier (FNTR) se dit déçue de “l'absence de mesures conjoncturelles fortes visant à alléger les charges fiscales et sociales des entreprises à court terme”, explique le co-président de la FNTR, Jean-Christophe Pic. La FNTR annonce donc une action d'envergure nationale, reconductible, pour le 16 juin. Elle pourrait mobiliser “3000 à 5000 véhicules” dans des opérations “escargot”.
Les actions seront organisées dans chaque région, et la FNTR assure qu'il s'agira “d'actions responsables”. Le “hic”, c'est que le 16 juin, c'est le jour du Bac philo. Si des lycéens se retrouvent coincés ce jour-là dans les embouteillages pour se rendre à leurs examens, nul doute qu'ils auront à coeur eux aussi de donner leur interprétation de la notion “d'action responsable”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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