Bruno Cautrès : "Un travail de pédagogie reste à faire pour attirer vers le vote"
Passé le 31 décembre 2014, il ne sera plus possible de s'inscrire sur les listes électorales et donc de voter aux élections de l'année prochaine. Mais en cette période de fête, l'inscription sur les listes électorales ne semble pas être une priorité. Les élections locales connaissent aujourd'hui des taux d'absention très élevés, autour d'un Français sur deux s'est abstenu lors des derniers scrutins.
Il faudrait faciliter le procédure d'inscription
Pour attirer davantage de citoyens aux urnes, plusieurs mesures de simplification sont à l'étude, notamment la révision du calendrier électoral et le report du délai, pour s'inscrire sur les listes jusqu'à un mois avant l'élection. Selon Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Cevipof, spécialiste des élections, cet assouplissement pourrait permettre de "fluidifier le système de l'inscription sur les listes électorales, car le 31 décembre est trop éloigné des élections, qui ont souvent lieu au printemps ."
Mais au-delà de date, c'est aussi la procédure d'inscription elle-même qui doit être facilitée pour Bruno Cautrès, afin "d'aider un certain nombre de territoires et de populations à s’inscrire ou se réinscrire sur les listes. Les aider à faire la démarche auprès de la mairie, à réunir les pièces justificatives ou à s’inscrire sur Internet ."
La question de "la tenue d'un registre national des électeurs "
Parmi les préconisations de la mission parlementaire sur la simplification administrative : une meilleure sensibilisation des citoyens au vote. "Un travail de pédagogie important reste à faire aujourd’hui ", ajoute Bruno Cautrès. "Mais il y a aussi toute la question de l’intérêt pour les élections, de la mobilisation des électeurs autour des enjeux des élections, qui joue un rôle au moins aussi important que de faciliter leur tâche de citoyen ."
Une partie des ces assouplissements devraient pouvoir être mise en œuvre dès 2017, mais pour les objectifs de longue durée, il faudra certainement être plus patient. "La question de la tenue d’un registre national des électeurs va aussi revenir sur le tapis. Aujourd’hui tout part des collectivités locales, qui font remonter les informations. Peut-être qu’il faudrait essayer d'inverser le processus et d’avoir plutôt une inscription à un registre national, à charge ensuite aux mairies de faire les extractions et d'entretenir ce registre national ."
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