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Bêlements, cris de poule et remarques vestimentaires : cinq dérapages sexistes à l'Assemblée nationale

Alors que la députée Alice Thourot s'exprimait, un élu a imité une chèvre dans l'Hémicycle.

Article rédigé par Licia Meysenq
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La députée Alice Thourot, le 26 juillet 2017 à l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. Image d'illustration. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

L'Assemblée nationale a connu un nouvel épisode sexiste, jeudi 3 août. Alors que la députée Alice Thourot, élue dans la Drôme pour La République en marche, essaie de défendre le projet de loi pour la confiance dans la vie politique, un de ses collègues a cru bon d'imiter le bêlement d'une chèvre. Ce n'est malheureusement pas la première fois que des femmes sont victimes de sexisme à l'Assemblée

Des bêlements de chèvre

Jeudi 3 août, les députés débattent du projet de loi pour la confiance dans la vie politique. La députée Alice Thourot prend la parole pour défendre ce projet. Quelques secondes à peine après le début de son allocution, des cris de chèvres résonnent dans l'Assemblée nationale.

Une attitude sexiste, remarquée par un des collègues d'Alice Thourot, le député Olivier Damaisin.

De nombreux parlementaires ont réagi. Contacté par L'Obs, Richard Ferrand, le président du groupe LREM à l'Assemblée, a qualifié cet événement de "honteux", "misogyne" et "appelle une sanction". Le député de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a également dénoncé la "misogynie ordinaire à l'Assemblée nationale" sur son compte Twitter.

Le président de l'Assemblée, François de Rugy, a apporté son soutien à la députée Alice Thourot. "Une telle attitude est inadmissible. Nous cherchons à identifier l'auteur et il sera sanctionné", a-t-il promis sur Twitter.

Des caquètements de poule 

La scène rappelle la situation vécue par l'écologiste Véronique Massonneau. En 2013, en plein débat sur les retraites, son discours est coupé par... un cri de poule

"Arrêtez, je ne suis pas une poule", lance la députée, élue dans la Vienne, excédée. Le responsable ? Philippe Le Ray, membre des Républicains, qui expliquera avoir été "éméché". Il sera sanctionné à l’unanimité des présidents de groupe et privé d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit 1 000 euros environ.

Des sifflements pour une robe

Une autre élue écologiste a fait les frais de comportements sexistes à l'Assemblée : Cécile Duflot. En 2012, la ministre du Logement et de l'Egalité des territoires tente de prendre la parole : elle est accueillie par des huées de la part des députés de l'opposition parce qu'elle porte une robe.

Elle répond d'un regard noir, soutenue par le président de l'Assemblée, Claude Bartolone. S'il n'y a eu aucune sanction, la robe fleurie qu'elle portait est devenue célèbre. Elle s'est même retrouvée au musée des Arts décoratifs lors d'une exposition temporaire sur les tenues qui ont fait scandale. 

Un tailleur très apprécié par un député

A l'instar de Cécile Duflot, Ségolène Royal a fait l'objet en 2014 de remarques sur sa tenue vestimentaire. Lors d'une audition sur le projet de loi sur la transition énergétique, le député UMP du Val-de-Marne, Jacques-Alain Bénisti, complimente le tailleur de la ministre de l'Ecologie. "Vous me permettrez Madame la ministre de vous féliciter pour le choix de la couleur de votre tailleur. Le vert vous va effectivement à merveille."

Le président de la commission, François Brottes, le remettra à sa place : "Je ne suis pas sûr, cher collègue, qu’il soit pertinent que nous fassions des remarques sur la densité de vos moustaches !"

Une ministre comparée à un "pot de fleurs"

En 2012 déjà, une autre ministre est attaquée par un parlementaire. Le député UMP des Côtes-d’Armor, Marc Le Fur, veut s'adresser à Fleur Pellerin, ministre déléguée alors chargée des PME, mais celle-ci est absente. "Si elle n’est pas là simplement pour les apparences et pour servir de pot de fleurs, elle doit figurer à nos débats et venir nous rejoindre", lâche-t-il.

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