Après trois ans de cafouillage, le lundi de Pentecôte redevient férié
Les salariés devaient aller travailler, mais leurs enfants n'avaient pas d'école. Les entreprises étaient ouvertes, mais la Poste était fermée et la circulation des poids-lourds interdite. Pas encore vraiment ouvré, plus complètement férié, le lundi de Pentecôte, depuis trois ans, divisait la France en deux. D'un côté, ceux qui allaient s'acquitter de leur "journée de solidarité". De l'autre, ceux qui prenaient une journée de RTT ou se voyaient offrir un jour de repos par leur entreprise. En 2007, seul un salarié sur deux était à son poste ce lundi-là.
C'est dire si la journée de solidarité n'est jamais vraiment entrée dans les mœurs. Lancée en grande pompe par le gouvernement Raffarin en réaction au choc de la canicule de 2003 - 15.000 morts en France - elle a causé la colère des syndicats qui ont protesté contre "cette nouvelle corvée". Mais aussi celle de nombreux élus UMP ou encore des organisateurs de la feria de Nîmes, organisée à la Pentecôte, qui dénoncent "trois millions d'euros de perte".
Une réforme qui arrive trop tard, selon la CFTC
Après quatre ans de cafouillages, le gouvernement Fillon rend au lundi son caractère férié, en assouplissant le dispositif. Selon la loi promulguée le 16 avril dernier, chaque entreprise ou branche professionnelle décidera de l'application de la journée de solidarité : travailler un autre jour férié, abandonner une RTT ou encore travailler deux demi-journées gratuitement.
Mais cette loi du 16 avril est arrivée trop tard, accuse la CFTC. Car "la négociation d'entreprise n'a pas eu le temps d'aboutir". A défaut, de nombreuses entreprises ont donc gardé pour cette année le principe du lundi de Pentecôte travaillé. Le syndicat appelle donc à la grève les salariés concernés.
Le principe de la journée de solidarité est lui réaffirmé. En 2007, il a rapporté à l'Etat plus de 2.2 milliards d'euros, qui ont financé l'aide aux personnes âgées et dépendantes.
Céline Asselot
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