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Vidéo Antisémitisme : "On n'a pas vu les instances musulmanes appeler massivement à venir manifester", regrette le président du consistoire israélite de Paris

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Article rédigé par franceinfo
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"La solidarité internationale dans la lutte contre la barbarie, contre la monstruosité du terrorisme et de l'islamisme radical doit être fondamentale", insiste Joël Mergui.

"On n'a pas vu les instances musulmanes appeler massivement à venir manifester" a regretté lundi 13 novembre sur franceinfo Joël Mergui, président du consistoire israélite de Paris au lendemain de la marche contre l'antisémitisme qui a rassemblé plus de 180 000 personnes en France. Il a salué un "sursaut républicain". Quelques imans étaient présents, mais la communauté musulmane n'est pas venue en nombre. "Il ne faut pas que des musulmans aient peur de s'exprimer", a-t-il expliqué. Selon lui, "la société doit totalement s'exprimer pour soutenir à la fois le combat contre l'antisémitisme, contre le terrorisme et pour la libération des otages".

Emmanuel Macron reçoit ce lundi matin les représentants des cultes. Un hommage national sera rendu pour les 40 Français tués par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre en Israël.

Franceinfo : Quelle est votre réaction le lendemain de la marche contre l'antisémitisme ?

Joël Mergui : Il y a un sursaut républicain. Il y a un appel qui a été lancé non pas par la communauté juive, mais par le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale. Bien entendu, on aurait aimé être 500 000 ou un million comme après Charlie Hebdo. C'est une très belle manifestation qui s'est tenue dans une grande dignité, avec et avec la Marseillaise qui a été entonnée un nombre important de fois avec des drapeaux français pendant toute la manifestation. Effectivement, il y avait aussi la question du terrorisme en Israël, la question des otages. Mais ce qui a prédominé, c'est l'appel contre l'antisémitisme qui a été respecté par tous les manifestants.

Certains ont regretté la faible présence de la communauté musulmane. Vous être d'accord ?

C'est vrai. J'ai lancé à plusieurs reprises un appel pour demander à la communauté musulmane d'être davantage présente. On n'a pas vu les instances musulmanes appeler massivement à venir manifester. On a vu quelques imams qui étaient là, il y a eu quelques appels. Je remercie les musulmans qui étaient présents et les musulmans qui se sont exprimés pendant toute cette période. Les Juifs n'ont jamais fait l'amalgame entre le terrorisme, l'islamisme et l'islam. Nous avons en France une concorde avec nos amis musulmans. Ce ne sont pas les mosquées qui ont été protégées, ce sont les synagogues. Après le massacre du 7 octobre, on n'a pas vu l'empathie totale, on a vu au contraire une montée de l'antisémitisme. C'est les Juifs qu'on a protégés, c'est les Juifs qui ont été la cible. Et pour que cet amalgame ne soit pas fait, c'est important que davantage de musulmans s'expriment. Il y en a qui ont le courage de s'exprimer. On ne peut plus dire, on a peur. Ce n'est pas possible que les Juifs continuent à dire on a peur. Mais il ne faut pas non plus que des musulmans aient peur de s'exprimer, que des artistes de haut niveau aient peur de s'exprimer. La société doit totalement s'exprimer pour soutenir à la fois le combat contre l'antisémitisme, contre le terrorisme et pour la libération des otages.

Un hommage national sera rendu pour les Français morts dans les attaques du 7 octobre. Avez-vous des informations sur les modalités et la date ?

Je n'ai pas encore d'informations sur la date. Il me paraît fondamental que la France fasse un hommage aux Français qui ont été assassinés dans les conditions que nous connaissons. Des femmes ont été éventrées, des bébés décapités. Il faut rappeler tout cela, surtout aujourd'hui quand on commémore huit ans après le massacre du Bataclan. Je pense que nos pays sont soudés, c'est-à-dire que notre pays, la France, est soudé avec Israël. La solidarité internationale dans la lutte contre la barbarie, contre la monstruosité du terrorisme et de l'islamisme radical doit être fondamentale.

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