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L'Assemblée vote un texte élargissant la définition de l'antisémitisme à l'antisionisme

Le texte, sans valeur contraignante, a été adopté par seulement 154 voix pour, 72 contre, et 43 abstentions. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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L'Assemblée nationale le 12 mars 2019. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Comment définir l'antisémitisme ? L'Assemblée nationale a adopté mardi 3 décembre une proposition de résolution LREM soutenue par le gouvernement, mais qui a entraîné un record d'oppositions au sein de la majorité, certains craignant qu'elle empêche toute critique de la politique d'Israël ou "hiérarchise les haines".

Le texte, sans valeur contraignante, a été adopté par seulement 154 voix pour (LREM et LR principalement), 72 contre (à gauche), et 43 abstentions. Vingt-six députés LREM se sont prononcés contre –du jamais vu dans le groupe majoritaire depuis l'accord de libre échange Ceta (9 contre)–, 22 se sont abstenus, tandis que 84 l'ont validé.

Une définition décriée par des intellectuels juifs

"La haine n'a pas sa place en République, l'intolérance n'a pas sa place en France", a déclaré dans l'hémicycle le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, faisant notamment référence à la profanation le même jour de tombes juives dans un cimetière du Bas-Rhin. "Cette proposition de résolution est une avancée dans notre lutte contre l'intolérance", a ajouté le ministre, qui a aussi dénoncé dans son propos "les atteintes anti-chrétiennes" et "anti-musulmanes".

Ce texte reprend la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (Ihra), validée par plusieurs pays et appuyée par Emmanuel Macron en février devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Le président de la République avait alors affirmé vouloir élargir la définition de l'antisémitisme à l'antisionisme.

Une définition "hautement problématique", a estimé pour sa part un collectif de 127 intellectuels juifs du monde entier. "Nos opinions sur le sionisme peuvent être diverses, mais nous pensons tous, y compris ceux qui se considèrent comme sionistes, que cet amalgame est fondamentalement faux. Pour les nombreux juifs se considérant antisionistes, cet amalgame est profondément injurieux", ont-il écrit dans une tribune publiée dans Le Monde (édition abonnés).

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