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Air France envisage du chômage partiel à la rentrée

Face à une situation qui se dégrade à vue d’œil sur le marché du transport aérien, le patron d’Air France confirme qu’il n’exclut pas des mesures de chômage partiel à la rentrée. Ce serait une première pour la compagnie. Les syndicats dénoncent une {"mesure violente"}…
Article rédigé par franceinfo
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"Nous sommes en apnée", confie Pierre-Henri Gourgeon dans Le Figaro.
Devant les actionnaires réunis cet après-midi en assemblée générale à Paris, le directeur général d’Air France confirme ne pas exclure des mesures de chômage partiel à la rentrée, s’il n’y a pas de reprise. "Ces mesures devraient permettre de ne pas affecter l'emploi", explique-t-il, laissant entendre qu'un plan social n'est pas à l'ordre du jour.

Le chômage partiel est en effet l’une des solutions envisagées, elle avait déjà été évoquée le mois dernier. Une solution toutefois bien difficile à mettre en place, car Air France ne peut pas arrêter de voler pendant une semaine par mois, comme un constructeur automobile stoppe ses chaînes de fabrication.

En tout état de cause, la CGT Air France dénonce une "mesure violente" . "Après avoir été incités à prendre des congés sans solde, après avoir appris dans la presse que 2.500, puis 4.500 emplois, allaient être supprimés d'ici à
2011, après avoir été incités à travailler en temps partiel, après avoir été sommés de liquider leurs congés annuels sur une période imposée, les salariés d'Air France sont frappés par une nouvelle annonce qui ébranle la cohésion sociale", écrit la CGT.

"Entre le cash et l’emploi, la direction a fait son choix" (CGT)

L’organisation syndicale estime que l’entreprise dispose d’une trésorerie "significative et confortable (…) et qu’"entre le cash et l’emploi, la direction d’Air France a visiblement fait son choix", poursuit la CGT. Qui soupçonne la direction d’avoir fait cette annonce le jour de l’assemblée générale des actionnaires, dans le seul but de "les rassurer".

Des actionnaires qui ne devraient pas toucher de dividendes cette année. Car la direction de la compagnie dispose de toute une palette de solutions pour traverser cette zone de turbulence économique sans trop de casse. Comme favoriser l’extension du Temps mensuel réduit, qui permet à chaque salarié, sur la base du volontariat, de travailler un peu moins en étant un peu moins payé. Ou encore un nouveau plan de départs volontaires, la réduction de l’intéressement des salariés (80 euros cette année contre 1.300 euros l’an dernier) et enfin, une baisse de la rémunération des dirigeants, qui a déjà chuté de 17 à 28% l’an dernier.

Pour la première fois de son histoire, Air France-KLM enregistre des pertes : 129 millions d’euros pour l’exercice 2008-2009, tandis que le trafic passagers ne cesse de chuter depuis six mois : en juin il a encore perdu 6,5%. Et surtout, tout semble indiquer que la crise va durer. Les compagnies s’attendent à vivre une période de creux de un à deux ans.
_ Air France compte environ 55.000 salariés en France, dont une majorité au sol.

Gilles Halais, avec agences

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