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François Fillon dément avoir demandé à l'Elysée de "taper" sur Nicolas Sarkozy

Selon un livre écrit par deux journalistes du "Monde", l'ancien Premier ministre aurait demandé en juin de faire pression pour accélérer le cours des affaires visant l'ex-président, histoire d'empêcher son retour.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Sarkozy et François Fillon arrivent à une réunion publique de l'UMP en vue de l'élection présidentielle de 2012, le 24 avril 2012 à Cernay (Haut-Rhin).  (MAXPPP)

Il dément "formellement". François Fillon nie avoir exhorté l'Elysée à faire accélérer les procédures judiciaires visant son rival Nicolas Sarkozy, comme l'affirment deux journalistes du Monde dans leur livre à paraître Sarko s'est tuer (Stock), dont L'Obs publie les bonnes feuilles, jeudi 6 novembre.

"Mais tapez vite !"

Selon Gérard Davet et Fabrice Lhomme, François Fillon a dénoncé le fait que l'UMP ait remboursé les pénalités liées au dépassement du plafond des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, à la place de l'ex-président, lors d'un déjeuner, en juin 2014, avec Jean-Pierre Jouyet. Déjeuner au cours duquel il aurait demandé au secrétaire général de l'Elysée de faire pression pour accélérer des procédures judiciaires le visant Nicolas Sarkozy"Mais tapez vite ! Jean-Pierre, tu as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir. Alors agissez !" Les journalistes assurent que l'Elysée a confirmé la demande de François Fillon, indiquant "n'y avoir 'évidemment' donné aucune suite".

De son côté, Jean-Pierre Jouyet confirme lui aussi ce déjeuner, mais dément que le Premier ministre "ait tenu les propos" qui lui sont attribués. "Nous avons parlé d'autre chose", "il ne m'a, bien entendu, pas demandé une quelconque intervention, démarche par ailleurs inimaginable", précise le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes sous Nicolas Sarkozy de mai 2007 à décembre 2008.

Dans un communiqué, l'ancien Premier ministre s'est montré plus virulent : "J'ai effectivement déjeuné à sa demande avec Jean-Pierre Jouyet qui fut ministre de mon gouvernement. Le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m'appuyer sur les plus hautes autorités de l'Etat pour faire pression sur l'autorité judiciaire est méprisable. La manœuvre est grossière. Pour moi, le combat politique se mène strictement sur le terrain des idées."

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