L'accord entre les VTC et les plateformes jugé "incomplet et insatisfaisant" par l'organisation de chauffeurs Union indépendants
"Nous ne le signons pas parce qu'il est incomplet et insatisfaisant pour les VTC", déplore Fabian Tosolini, délégué national Union indépendants, mercredi 18 janvier sur franceinfo. Union indépendants est une des trois organisations de chauffeurs sur les sept qui n'ont pas signé l'accord pour un tarif minimum conclu entre les chauffeurs de VTC et les plateformes. C'est une première en France.
>> Les syndicats de VTC signent un accord pour un revenu minimum de 7,65 euros par course
La course doit désormais être rémunérée 7,65 euros net assuré au chauffeur, quelle que soit la durée de la course. Les plateformes disent vouloir améliorer les conditions des chauffeurs qui ne sont pas salariés mais aussi les inciter à prendre des petites courses. Une hausse qui devrait se répercuter sur les clients. Pour Fabian Tosolini, cet accord "ne changera pas le quotidien" des VTC. Il souhaite toutefois que "le dialogue social continue".
Franceinfo : Pourquoi dites-vous non à cet accord ?
Fabian Tosolini : Nous ne le signons pas parce qu'il est incomplet et insatisfaisant pour les VTC. Incomplet parce qu'il ne changera rien au quotidien des VTC. La tarification établie est inférieure à ce que pratiquent déjà de nombreuses plateformes. Incomplet aussi parce que la négociation n'a pas encore évoquée le prix euro-kilométrique qui constitue majoritairement le prix d'une course appliquée. Insatisfaisant aussi pour les chauffeurs parce que 87% des VTC qui ont participé à notre consultation nationale refusent cet accord et estiment qu'il ne changera pas leur quotidien. Dans un contexte où le prix du carburant est à la hausse - il constitue la plus grande charge des VTC - cette tarification minima de 7,65 euros ne garantira pas la rentabilité de la course. Ils continueront d'ailleurs à refuser la petite course, peu rémunératrice.
Vous souhaiteriez un revenu minimum ?
Ce qu'on veut, c'est que la rentabilité du métier soit établie sur différents points : le prix de la tarification minimale d'une course, le prix euro-kilométrique, le paiement des services alloués par les VTC (comme les sièges bébés ou le verdissement des véhicules) et valoriser les data qui sont créées par ces VTC et qui sont ensuite vendues à d'autres plateformes numériques et pour lesquelles les VTC ne touchent jamais un euro. Le dialogue social doit continuer mais il doit être utile aux VTC, pas seulement aux plateformes.
La prise en charge du nombre d'heures passées sur la plateforme Uber pose question d'après la direction du groupe France, parce que les chauffeurs peuvent utiliser plusieurs applications en même temps, que répondez-vous ?
Aujourd'hui, un VTC qu'il soit sur une plateforme X ou Y, il doit avoir la garantie de recevoir une rémunération décente. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Tout l'enjeu de la négociation qui démarre aujourd'hui sur la rémunération globale, c'est qu'elle doit garantir à un VTC - qui travaille un certain nombre d'heures qu'on devra déterminer ensemble - qu'il puisse gagner correctement sa vie et puisse payer ses charges.
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