À quoi va ressembler la politique migratoire de Manuel Valls ?
Les associations et organisations de défense des immigrés ont vu d'un très mauvais oeil la création d'un seul ministère de l'Intérieur, pour chapeauter la politique de l'immigration et de la naturalisation. Un organigramme perçu comme contradictoire avec les promesses de campagne de François Hollande. Manuel Valls a donc répondu à ces inquiétudes ce matin dans un entretien au Monde . Une réponse qui claque comme une mise au point : "Être de gauche, dit-il, ce n'est pas régulariser tous les sans-papiers ". Voilà ce qu'il entend mettre en place :
Une circulaire pour préciser les critères de régularisation. Manuel Valls veut des critères précis, objectifs et compréhensibles. Il s'agit d'uniformiser la procédure sur tout le territoire. Mais en aucun cas, il n'envisage de faciliter ou d'élargir le mécanisme. 30.000, c'était le nombre de régularisations par an sous le gouvernement Fillon. "La situation économique et sociale ne permet par de régulariser davantage ", prévient le nouveau ministre. Un droit au séjour de trois ans . Aujourd'hui, il existe une carte de séjour temporaire d'une durée d'un an, renouvelable, et une carte de résident de 10 ans. Ce nouveau titre d'une durée intermédiaire aura pour vocation de "stabiliser ceux qui vivent et travaillent de manière nationale sur le sol national ". La reprise des naturalisations . Manuel Valls annnonce aussi une circulaire sur ce sujet pour que ce processus en soit plus "un parcours du combattant ". Il affirme vouloir inverser la tendance qui était à la baisse. -40% de naturalisations ses deux dernières années, selon ses chiffres. Une circulaire pour mettre fin à la rétention des familles . Là encore, il promet une circulaire sans autre précision. Le 1er juin, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, avait plaidé pour la fin du placement d'enfants d'immigrés dans les centre de rétention. Ce qui était une promesse du candidat Hollande. La France a fait l'objet d'une condamnation de la Cour européenne des droits de l'Homme le 19 janvier dernier à ce sujet. Manuel Valls est-il le "monsieur Sarkozy" du gouvernement ? Non, dit-il au Monde . Mais d'ajouter : "la politique que je mène n'est pas celle de Manuel Valls, c'est celle du Président de la République et celle du Premier ministre ".
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