A Mayotte, les affrontements contre la vie chère durent
La situation reste tendue à Mayotte. L’île est paralysée. Elle est entrée lundi dans sa troisième semaine de lutte contre la vie chère.
Les affrontements et les manifestations se succèdent, notamment à Mamoudzou, le cœur économique de Mayotte.
De nombreux barrages routiers paralysent la circulation. Des magasins ont été pillés.
Des gendarmes et le GIPN, le groupe d’intervention de la police nationale ont été appelés en renfort.
Pour la première fois à Mayotte, des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de l'ordre.
La semaine dernière, à Longoni, la cité portuaire de Mayotte, une fillette de 9 ans a été blessée par un flash-ball tiré par un gendarme. La petite fille a été hospitalisée sans que ses jours soient en danger. Le militaire a été mis en examen.
_ Les affrotements à Mayotte sont quasi quotidiens
Le litre de lait à plus d'un euro
Le mouvement contre la vie chère a débuté à l'initiative des deux syndicats CGT Mayotte et CFDT, rejoints par FO et la CFE-CGC. Le front s'est vite élargi à trois associations de consommateurs. Leur revendication est unique : baisse des prix des produits de consommation courante, avec alignement sur ceux pratiqués à La Réunion, l'autre département français de l'océan Indien, situé à 1.700 km au sud-est de Mayotte.
A Mayotte la vie a augmenté de 60%, contre 5% en France et 15% à la Réunion.
“Le litre de lait coûte plus d’un euro. Quatre yaourts c’est entre 2 et 3 euros” explique par exemple cette habitante de la capitale mahoraise.
Le “mabawa”, l’aile de poulet rôti, est devenu le produit emblématique de ce conflit.
Ce plat favori des Mahorais, est importé d'Europe, de Madagascar ou encore du Brésil. Conditionné par carton de 10 kg, le mabawa était vendu 2,69 euros le kg à la mi-septembre. La grande distribution a proposé une première baisse à 2,41 euros puis à 2,13 euros. Une proposition rejetée par les syndicats.
Des négociations sont en cours avec le patronat et les représentants de la grande distribution.
_ La ministre de l'Outre-mer a assuré que “tout” (était) “fait pour établir le dialogue”.
Marie-Luce Penchard a aussi dénoncé “une violence inacceptable de ceux qui en profitent pour casser”.
Mikaël Roparz, avec agences
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