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4 mai 1988, libération des otages français au Liban

C'était il y a vingt ans, jour pour jour. Les trois derniers otages français du Liban étaient libérés à quelques jours de l'élection présidentielle. Ils avaient passé trois ans aux mains du Jihad islamique. Aujourd'hui, ils réclament la grâce du négociateur de l'époque, Jean-Charles Marchiani, condamné pour corruption.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © AFP/ Pascal George)

Nous sommes le 5 mai 1988, à l'aéroport de Villacoublay. Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine sortent de leur avion à 10h30 du matin, accueillis par le Premier ministre Jacques Chirac, et Charles Pasqua, ministre de l'intérieur. La veille, les trois hommes ont été libérés à Beyrouth après trois ans de captivité.

La France a vécu pendant ces trois ans suspendue au sort des otages, dont les noms étaient lus chaque jour lors des bulletins d'information à la radio ou à la télévision. Cette libération est un soulagement national, la fin d'un supplice pour leurs proches, mais aussi la fin d'une longue bataille diplomatique et politique.

Marcel Fontaine et Marcel Carton, tous deux diplomates, ont été enlevés le 22 mars 1985 à Beyrouth. Jean Paul Kauffmann, journaliste, est enlevé deux mois plus tard à son arrivée dans la même ville pour un reportage.
A ce moment-là, Kauffmann est sur la route de l’aéroport en compagnie du chercheur Michel Seurat, mort en captivité en mars 1986. Tous ces enlèvements sont revendiqués par l’organisation intégriste libanaise du Djihad islamique qui exige la fin de l’aide française à l’Irak, alors en guerre contre l’Iran.
Enfin, Jean-Louis Normandin est le dernier journaliste détenu d'un groupe enlevé en mars 1986, travaillant pour Antenne 2. D'autres Français sont enlevés puis libérés à cette période : Roger Auque, Camille Sontag et Marcel Coudari.

Les méthodes employées par le gouvernement RPR de l'époque pour obtenir cette libération ont longtemps suscité fantasmes et suspicions, à un moment aussi opportun de la vie politique française. Jacques Chirac devait s'opposer quelques jours plus tard à François Miterrand, pour une élection présidentielle.
_ En janvier 2002, une note de la DST mystérieusement rendue publique indiquait que cette libération avait fait l'objet d'un paiement de rançon, accompagné d'un système de "rétro-commissions" qui aurait profité à Jean-Charles Marchiani, et Charles Pasqua.

Aujourd'hui, les ex-otages soutiennent la demande de grâce de leur "libérateur", Jean-Charles Marchiani, qui doit purger quatre ans de prison pour corruption.

Matteu Maestracci

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