Société : les couples TGV
On les appelle les couples TGV : ces couples dont au moins l'un des deux travaille à plusieurs centaines de kilomètres de la maison. Organisation, planification, c'est tout un mode de vie à repenser. C'est le Grand Format de cette édition.
Dimanche soir. L'heure du dîner chez les Warter, une famille avec 4 enfants. Pour le papa, 39 ans, ce sont les dernières heures en famille, avant de partir au travail, très loin de chez lui. Il ne vit ici, dans la banlieue lyonnaise, que 3 jours par semaine. Cette vie lui convient.
Quand on est séparés, on apprend à se manquer mutuellement. Il y a un vrai désir de se retrouver et de partager ensemble.
Ils ont beaucoup réfléchi à ce mode de vie.
On a fait ce pari car on sait que c'est assez solide entre nous. On est assez indépendants et on est contents de pas se voir. C'est plus qualitatif quand on se retrouve. Ces couples font des sacrifices pour concilier vie de famille et vie professionnelle. Matthieu Warter arrive à Paris le lundi après-midi. Sa semaine de travail commence.
On les laisse derrière soi, c'est pas évident. Mais je suis en contact permanent avec eux.
Ce mode de vie a un coût : transport et logement. Du lundi au jeudi, Matthieu, lui, dort chez ses parents.
J'ai vécu dans cet appartement. Ma chambre d'enfant s'est transformée en bureau. C'est un coût en moins et je m'entends très bien avec eux.
Pour cette conseillère de couple, l'éloignement n'est pas sans danger. ne parlent plus assez, ne se connaissent plus. Ca marche quand c'est fixé dans le temps, pour 3,4 ou 5 ans mais pas plus.
Véronique Bezon vit à Nancy. Elle est séparée de son mari une partie de la semaine, et le vit plus mal. Son mari au chômage a dû accepter un poste à Mulhouse, à 200 km. Courses, factures, devoirs, elle s'occupe de tout.
Il y a un manque. On a l'impression d'avoir une vie de célibataire avec ses enfants. La vie s'organise sans Denis, c'est difficile. Quand il rentre le week-end, il a du mal à retrouver sa place.
Denis appelle plusieurs fois par jour.
Oui chéri. Ça va ?.
Oui et toi.
Ta réunion s'est bien passée.
C‘est chacun son tour.
J'ai eu 17,5 en physique.
Super.
Pour Alexis, le fils cadet, cette séparation n'a pas été évidente. Il prend son rôle d'homme très à coeur.
J'essaie de faire tout ce qu'il faisait quand il était là, fermer la porte le soir, vérifier que tout est éteint, etc. On mûrit plus vite.
Cela fait un an que la famille Bezon est séparée. Cela durera encore un an. L’échéance leur permet de tenir.
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