Pour en finir avec la maltraitance à l’hôpital
Qui ne s’est jamais senti mal à l’aise, en situation de faiblesse voire humilié dans un lit d’hôpital devant certaines attitudes de médecins ou personnels soignants ? Réalisée auprès de patients et de leurs proches, cette étude commandée par la Haute Autorité de Santé ne fait que décrire une réalité connue de tous, et des personnels soignants eux-mêmes.
Discussion entre des professionnels qui ignorent le patient devant eux. Plaintes non prises en compte, menaces ou propos humiliants. Manque de disponibilité des professionnels, rythme imposé des soins, mise à l’écart des proches… La liste des exemples s’allonge au grès des expériences de chacun. Et ce malgré la loi du 4 mars 2002 et la mise en œuvre de la certification des établissements de santé qui ont permis quelques progrès en la matière.
Mais les professionnels interrogés dans le cadre de l’étude reconnaissent que tout reste à faire. Car la maltraitance ne nait pas sans cause. Médecins, infirmières soulignent la difficulté de gérer la souffrance, la mort qui les entourent au quotidien. Comment être disponible pour le malade quand on ne dispose pas d’assez de personnel et que l’encadrement est parfois défaillant ? Les gestionnaires de l’hôpital sont-ils prêts à considérer que leur travail comprend désormais aussi l’information des patients ?
Autant de constats et questions que la Haute Autorité de Santé veut transformer en piste de réflexion pour construire une "politique de bientraitance". Trois critères de qualité seront donc intégrés dans la prochaine version de la certification V2010 : la gestion des plaintes et des réclamations, la mise en œuvre des soins palliatifs et des droits des patients en fin de vie, la mise en place d’une démarche de bientraitance. Mais la question soulevée est récurrente dans le monde hospitalier : avec quels moyens ?
Caroline Caldier avec agences
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