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Mais où est donc situé le GPS interne du pigeon?

Une étude vient mettre à mal ce que l'on croyait jusqu'ici : le sixième sens du pigeon n'est pas situé dans son bec. Le débat est relancé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une étude affirme que le "système de navigation" de l'oiseau à la grise robe ne peut pas être situé dans son bec. (LUIS ROBAYO / AFP)

Le mystère des pigeons voyageurs est de nouveau à élucider. Le "sixième sens" qui permet à ces volatiles de s'orienter dans l'espace ne se situerait pas dans leur bec, affirme une étude publiée mercredi 11 avril dans la revue britannique Nature, contrairement à ce que l'on croyait depuis des années. Cette étude menée par l'Institut de pathologie moléculaire de Vienne (Autriche) ne propose pas d'hypothèse de remplacement. En revanche, elle réaffirme bien que le pigeon a une forme de "boussole interne" qui le dote d'un sens de l'orientation exceptionnel.

"Il y a de plus en plus de preuves pour dire que le pigeon a un véritable système de navigation dans la tête, comme un GPS : il est capable d'enregistrer des valeurs de champ magnétique, mais également des repères visuels et des indices olfactifs", a rappelé Hervé Cadiou, du CNRS, un des chercheurs.

Pas le bec, mais peut-être le nez

De précédentes recherches suggéraient que la boussole interne qui permet à l'oiseau de s'orienter grâce au champ magnétique - la magnétoréception - se situerait sous la peau recouvrant la partie supérieure de son bec. Selon cette hypothèse, des cellules nerveuses (neurones) contenant des petits cristaux de magnétite, un oxyde de fer, expliqueraient la sensibilité magnétique. Mais la nouvelle étude montre que les cellules riches en fer du bec des pigeons sont en fait des "macrophages", qui font partie du système immunitaire, et non des neurones.

Or, "pour qu'il y ait un sens, une réception sensorielle, il faut qu'il y ait des neurones", explique Hervé Cadiou. "Le bec n'est pas un organe magnétorécepteur", conclut-il. Même s'ils ne peuvent exclure la possibilité qu'un petit nombre de récepteurs magnétiques épars soient situés "dans un endroit indéterminé" de la partie supérieure du bec des pigeons, les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve de l'existence d'un système de sensibilité magnétique dans ce bec.

Le mystère de la magnétoréception des pigeons resterait donc à élucider. Mais les scientifiques ont d'autres pistes. "Ces cellules énigmatiques pourraient résider dans l'épithélium olfactif [muqueuse de la paroi du nez], une structure sensorielle qui a été impliquée dans la magnétoréception de la truite arc-en-ciel." Un nouveau champ de recherche s'ouvre.

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