La Rochelle : un patient séropositif victime de "discrimination dentaire"
Mardi dernier, Cyrille, 36 ans, se rend à son premier rendez-vous chez un dentiste du centre-ville de La Rochelle. Le médecin démarre par constituer un dossier pour ce nouveau patient. Cyrille précise alors qu'il est séropositif. Et là, il tombe des nues : le cabinet refuse de le soigner. "Il y a trop de risques" lui rétorque-t-on, en le renvoyant vers l'hôpital pour se faire soigner.
"Je suis resté complètement abasourdi. On me reprochait ma séropositivité, je l'ai pris comme ça. Ça m'a humilié. Et surtout, j'ai ressenti ce que j'avais ressenti à l'annonce de ma séropositivité il y a 18 ans. Ça m'a achevé tout simplement", explique Cyrille.
Le dentiste, lui, reconnaît les faits, mais se retranche derrière un "risque de contamination des autres patients". Un risque infinitésimal, reconnaît Bertrand Courty, président de l'ordre des dentistes de Charente-Maritime, sans pour autant condamner le comportement de son collègue. "Tous les cabinets dentaires sont équipés d'une chaîne de stérilisation maximum. Il n'y a pas eu de cas de transmission dans un cabinet dentaire, à ma connaissance ", précise-t-il.
Le code de santé publique interdit toute discrimination basée sur l'état de santé du patient, mais prévoit aussi des exceptions si elles sont justifiées.
Cyrille, le patient, a saisi le conseil de l'ordre des dentistes et n'exclut pas de porter plainte pour discrimination.
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