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La Nasa prête pour un bombardement "très cool" de la Lune

La sonde de la Nasa LCROSS est arrivée à destination, au dessus d'un cratère du pôle sud de la Lune, où elle s'écraser. Ce bombardement doit révéler la présence - ou l'absence - de traces d'eau gelée dans le sous-sol de notre satellite. Un processus qui constitue l'un des premiers pas du retour des Américains sur la Lune, et qui promet d'être "très cool", selon ses concepteurs.
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Le “petit pas pour l'Homme” sera cette fois un gros coup de botte. Les Américains se préparent à revenir sur la Lune et ils ne le font pas dans la discrétion. C'est carrément un bombardement qui va marquer l'entrée en scène de l'Oncle Sam.
_ Après trois mois de voyage avec sa cousine LRO, qui doit cartographier la surface de la Lune (lire notre article dans le dossier "On a marché sur la Lune"), la sonde LCROSS est arrivée au dessus du cratère sur lequel elle doit envoyer un module s'écraser, analyser les données du nuage soulevé, puis s'écreser à son tour quatre minutes plus tard. “Cela devrait être très cool”, prévoit le directeur du projet à la Nasa, Dan Andrews. La Nasa a d'ailleurs produit un clip et une chanson pour l'occasion (Cliquer ici pour visionner le clip de Water on the Moon).

De la glace sur la Lune ?

Le but de ce premier alunissage quelque peu brutal est découvrir si notre satellite, à première vue un désert aride, irrespirable et inhospitalier, cache de la glace sous sa surface. La présence d'eau a déjà été détectée dans les poussières du sol lunaire, mais en très faible quantité (1/2 pour l'équivalent d'un terrain de football) et la Lune reste plus aride que le plus aride de nos déserts terrestres.

A 13h30, heure française, une partie de LCROSS sera donc lancée à 9.000 km/h par une vieille fusée Centaur sur le cratère Cabeus, au pôle sud de la Lune, qui n'est jamais éclairé par le Soleil. L'évaporation y est donc moindre et il pourrait contenir une plus forte quantité de glace.
_ Le nuage de poussière soulevé par cette collision à une dizaine de kilomètres d'altitude sera donc scruté, analysé et “disséqué”, à la recherche de précieuses particules aqueuses.

L'enjeu est de taille car sans eau disponible en quantité suffisante sur place, l'envoi d'une mission humaine de longue durée et, à plus forte raison, la construction d'une base lunaire permanente serait beaucoup plus compliqué. La première, si le programme Constellation se déroule comme prévu, sera envoyée à l'horizon 2018-2020, les premiers coups de pioche spatiaux de la seconde pourraient avoir lieu en 2025.

La Nasa face à une commission d'évaluation

L'absence d'eau assez abondante serait un premier coup de frein donné au programme, qui est en cours d'évaluation devant une commission ad hoc . Elle risque d'influer l'ampleur des coups de sabre que pourraient distribuer ses membres dans un projet enfanté par George W.Bush en 2004. Le contexte budgétaire serré ne plaide pas en sa faveur. Et l'échec de la sonde japonaise Kayuga, chargée de la même mission mais rentrée bredouille en 2007 incite à la prudence.

Grégoire Lecalot

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