L'odorologie : nouvelle arme de la police scientifique
Ils sont quatre chiens, dont Cisco qui donne de la voix juste avant l'épreuve. Il s'agit pour ce berger allemand de flairer une odeur de référence, et de la retrouver parmi cinq bocaux enfermant des odeurs humaines. Les chiens ont permis ainsi de résoudre 162 affaires judiciaires.
La preuve par l'odeur
Les enquêteurs conservent la preuve odorante, prélevée sur des tissus particuliers et conservés dans des bocaux. Le chien la compare ensuite à d'autres odeurs, il peut ainsi dire si la personne en cause était présente sur le lieu de l'infraction ou sur la scène de crime, comme pour l'ADN et les empreintes digitales. "Non seulement cela nous dit que la personne était bien présente sur les lieux, mais cela nous informe qu'elle était présente à un endroit précis. Cela peut parfois être très utile, par exemple pour un braquage, où deux mis en cause se rejettent mutuellement la faute, l'un disant que c'est l'autre qui conduisait et vice-versa, le chien sera capable de nous éclairer sur la présence d'un individu sur un siège précis. Cela nous permet d'attribuer des rôles aux mis en cause" , explique Elvire Arrighi, chef de la section criminalistique et unité opérationnelle
"Le chien ne se trompe pas. Il ne peut pas confondre deux odeurs humaines"
— Barbara Ferry, chercheur CNRS à Lyon
A Écully, près de Lyon, une odorothèque renferme plusieurs milliers d'odeurs d'affaires encore non élucidées. L'odorologie, qui vient de Hongrie, est utilisée depuis 2003 en France. Elle est désormais validée par des chercheurs qui viennent de publier un article dans une revue scientifique. "Au bout de deux ans d'entrainement continu, le chien ne se trompe pas. Il ne peut pas confondre l'odeur d'un individu A avec celle d'un individu B. La spécificité olfactive est de 100 %. Ce que nous avons voulu faire, c'est décrire très précisément la formation initiale, l'entrainement continu, de manière à harmoniser les pratiques internationales pour permettre à d'autres unités d'adopter cette formation, et d'obtenir des performances qui sont aussi bonnes que les nôtres", affirme Barbara Ferry du CNRS à Lyon.
A Lyon, l'odorologie est désormais utilisée dans la plupart des enquêtes, elle est quasiment devenue incontournable.
L'odorologie policière corroborée par la science https://t.co/UKLfy80USL pic.twitter.com/cUWRBBxHiM
— CNRS (@CNRS) February 11, 2016
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