Protection des données privées : record de plaintes en 2011
La protection des données privées semble inquiéter de plus
en plus les Français. C'est en tout cas ce que révèle le dernier rapport de la
Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Sur l'ensemble de l'année
2011, la Cnil a reçu 5.738 plaintes. Soit une augmentation de 19% par rapport à
2010.
Les affaires concernant le "droit
à l'oubli" numérique sont les plus nombreuses : elles ont explosé en
2011, avec une augmentation de 42% par rapport à 2010. Ce sont des demandes de
suppression de contenus (textes, photos, vidéos) sur les sites internet ou les
blogs. Toute personne a le droit de demander que des informations la concernant soient effacées ou modifiées.L'augmentation concerne aussi la
vidéosurveillance : la commission a enregistré une augmentation de 30% des
demandes dans ce domaine. Depuis la loi sur la sécurité intérieure Loppsi II adoptée en 2011, la Cnil dispose d'une compétence pour "contrôler tous
les systèmes de vidéoprotection installés sur la voie publique" . Au final, en réponse à ces
demandes, la Cnil a effectué 385 contrôles dans l'année, soit une hausse de
25%, et rendu 1.969 décisions, dont 65 mises en demeure.
Limiter les contrôles a posteriori
Cette importante augmentation de l'activité de la commission
est liée à la transformation des usages numériques. Avec l'arrivée du
smartphone comme "centre nerveux de la vie numérique" , et des
décisions européennes, dont le paquet télécom qui instaure l'obligation de
notifier à la Cnil toute violation de données personnelles, la commission a dû mettre
en place des nouveaux dispositifs. Comme la "direction des études, de l'innovation
et de la prospective" , créée début 2011. Son rôle : limiter les
contrôles a posteriori en anticipant "les tendances et les usages innovants" du
numérique, explique la présidente de la commission Isabelle Falque-Pierrotin.
Reste pour la commission à "renforcer son expertise
technologique" selon son secrétaire général Yann Padova. Et pour cela,
embaucher plus d'ingénieurs. En cinq ans déjà, les experts sont passés de 3.5% à
10% de l'effectif de la Cnil.
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