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Ce que Philae nous apprend sur la comète Tchouri

Le robot a notamment révélé la présence de quatre molécules organiques encore jamais trouvées sur une comète. Les nouveaux résultats sont publiés, jeudi, dans la revue scientifique "Science".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 4min
Photo de la comète Tchouri prise le 7 juillet 2015. (ESA)

Même s'il n'a pas donné de signe de vie depuis le 9 juillet et qu'il est dans une posture inconfortable pour mener sa mission, le robot Philae a livré des données intéressantes sur la comète Tchouri.

Francetv info détaille les nouveaux résultats scientifiques du petit atterrisseur qui repose dans un fossé, couché sur le côté avec seulement deux de ces trois pieds en contact du sol. Ces résultats ont été publiés dans la revue américaine Science, jeudi 30 juillet.

On y trouve quatre molécules organiques encore jamais trouvées sur une comète

Les relevés montrent des structures et caractéristiques inattendues, dont la présence de quatre molécules organiques, des briques de la vie. Des molécules encore jamais observées auparavant sur des comètes.

Les quatre molécules détectées entrent dans une chaîne d'évolution chimique qui peut éventuellement aboutir à la formation de briques élémentaires de la vie.

Au total seize composés ont été identifiés. Ils se répartissent en six classes de molécules organiques dont des alcools et des amines. Parmi ces molécules, les quatre jamais trouvées jusqu'à présent sur une comète, sont entre autres du méthyle et de l'acétone. Ce sont des précurseurs de molécules importants pour la vie, comme les sucres et les acides aminés. Mais la présence de ces derniers composés plus complexes n'a pas pu être identifiée avec cette première analyse, ont indiqué les chercheurs.

"On découvre quasiment tout ce qu'on ignorait avant sur un noyau cométaire", a expliqué Jean-Pierre Bibring, professeur à l'Université Paris-Sud, responsable scientifique de Philae. "Et rien de ce qu'on voit ne correspond réellement à ce qu'on pouvait imaginer d'une comète, depuis sa structure globale et à petite échelle aux propriétés physiques et à sa composition", a-t-il précisé.

Elle a une surface granuleuse ou dure, selon les endroits

A quoi ressemble la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, alias Tchouri ? La trajectoire de Philae et les données enregistrées par ses instruments au moment du contact montrent une surface granuleuse ou dure selon les endroits. "Agilkia, son premier point de chute, est composé de matériaux granuleux sur une vingtaine de centimètres. En revanche, Abydos, où il s'est posé par la suite, a une surface dure", écrit Le Parisien.

Voici les premiers clichés de Tchouri transmis par Philae, en novembre 2014.

Mais il y a également des informations sur l'intérieur de la comète. Le noyau de cinq kilomètres de diamètre paraît plus homogène que prévu, d'après un radar à bord du robot qui a pénétré le noyau. Ces observations confirment également une forte porosité estimée de 75 à 85%.

 

Les informations transmises par Philae, notamment sur la présence de molécules organiques, sont précieuses pour la compréhension de l'apparition de la vie. En effet, les comètes n'ont pas subi de changement depuis l'émergence du système solaire et  on peut déduire, de ces observations, que ces composés organiques cométaires étaient déjà agglomérés sous forme de grains de plusieurs millimètres comme sur Tchouri. Or, jusqu'à maintenant, on pensait que seulement de très petites molécules organiques étaient piégées dans la glace des noyaux cométaires.

Ce sont de tels grains qui, en se retrouvant dans les océans de la Terre et peut-être sur d'autres planètes et lunes ailleurs dans le système solaire, auraient pu favoriser l'émergence de la vie.

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