Cet article date de plus de trois ans.

Les astronautes de l’ISS forcés de se mettre à l’abri à cause d'un nuage de débris, l'armée américaine ouvre une enquête sur leur origine

L'armée américaine évoque un "évènement" à l'origine de ces projectiles, sans le qualifier. Certains observateurs avancent la piste d'un test de missile antisatellite russe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Station spatiale internationale photographiée en mars 2011. (NASA / AFP)

L'armée américaine a déclaré enquêter sur un "événement ayant généré des débris" dans l'espace et forcé les astronautes actuellement dans la Station spatiale internationale à se réfugier dans leurs vaisseaux, lundi 15 novembre, afin de pouvoir évacuer en cas de besoin. "Plus tôt aujourd'hui, la Russie a conduit de façon irresponsable un test destructeur de missile antisatellite à ascension directe à l'encontre de l'un de ses propres satellites", a déclaré Ned Price, porte-parole du département d'Etat américain, qualifiant le comportement de Moscou de "dangereux et irresponsable"

Selon lui, cette action a "généré plus de 1 500 de débris orbitaux traçables, et des centaines de milliers de morceaux plus petits de débris orbitaux qui menacent désormais les intérêts de toutes les nations". Sept personnes se trouvent actuellement dans la Station spatiale internationale. Selon le média spécialisé Spaceflight Now (en anglais), les astronautes de la Nasa, Raja Chari, Kayla Barron et Tom Marshburn, ainsi que celui de l'Agence spatiale européenne (ESA), Matthias Maurer, se sont réfugiés à bord du vaisseau Dragon de SpaceX. L'astronaute américain Mark Vande Hei et les deux cosmonautes russes Anton Shkaplerov et Pyotr Dubrov se sont, eux, rendus dans le vaisseau Soyouz. Cette procédure doit leur permettre de pouvoir quitter l'ISS vers la Terre en cas d'urgence.

Tout est en ordre, assure l'agence spatiale russe

Plus tôt, l'agence spatiale russe Roscosmos avait quant à elle déclaré les astronautes à bord de l'ISS hors de danger, sans faire mention d'un possible test de missile. "L'orbite de l'objet, qui a forcé l'équipage à se rendre aujourd'hui dans le vaisseau selon les procédures standard, s'est éloigné de l'orbite de l'ISS, a tweeté Roscosmos. La station est désormais dans le vert." "Les amis, tout est en ordre chez nous. On continue le travail selon notre programme", a également tweeté (en russe) le cosmonaute Anton Shkaplerov.

Certains spécialistes spatiaux américains suspectent qu'un test de missile antisatellite conduit par la Russie soit à l'origine de ces débris, mais ces informations n'ont pas été confirmées pour le moment. Une telle action, qui constituerait une démonstration de force de Moscou, a déjà été conduite par quatre nations seulement par le passé, dont la Russie. Elle est très critiquée notamment à cause des nombreux débris générés, qui deviennent alors de dangereux projectiles.

"Des événements de débris causés par des tests antisatellites n'arrivent pas souvent, le dernier était un test indien" en mars 2019, a rappelé l'astronome Jonathan McDowell, interrogé par l'AFP. Selon lui, en déduisant les trajectoires de l'ISS et des objets à proximité, le satellite visé pourrait être un satellite nommé Cosmos 1408, qui n'est plus actif depuis les années 1980. "Le détruire n'était absolument pas nécessaire", a jugé le spécialiste. "Nous avons déjà beaucoup trop de débris là-haut pour délibérément en générer d'autres, c'est inexcusable."

Selon lui, certains débris provoqués par ce test se désintégreront en entrant dans l'atmosphère "dans les mois qui viennent", mais d'autres pourraient rester en orbite pendant des années.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.