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Deux prix Nobel, cinq femmes, "rapprocher" politique et recherche... Que sait-on du Conseil présidentiel de la science voulu par Emmanuel Macron ?

Le président de la République doit dévoiler jeudi un nouveau Conseil présidentiel de la science. Douze membres en feront partie, dont deux prix Nobel.
Article rédigé par Boris Hallier, Théo Uhart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron en visite au CERN, le 16 novembre 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Emmanuel Macron va annoncer jeudi 7 décembre à l'Elysée la création d'un Conseil présidentiel de la science, devant un parterre de près de 300 scientifiques, chercheurs et start-upeurs. Ce groupe de douze scientifiques de haut niveau doit fournir des conseils à l'exécutif pour orienter sa politique de recherche et d'innovation, à l'image du Conseil scientifique mis en place pendant la pandémie de Covid, et remplacé depuis par le comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).

Microbiologie, écologie, mathématiques, économie ou sociologie... La plupart des disciplines y sont représentées. Sur ces douze membres, cinq sont des femmes et on y compte deux prix Nobel : celui d'économie (communément appelé prix Nobel d'écomie), Jean Tirole, et celui de physique, Alain Aspect.

"Ce serait bien de rapprocher" politique et recherche

Pour Claire Mathieu, chercheuse en informatique, spécialiste des algorithmes et membre de ce Conseil, cette nouvelle institution doit permettre de réconcilier deux mondes : la politique et la recherche scientifique. "On observe une tendance à la défiance d'un côté vis-à-vis de l'autre, et vice-versa. Ce serait bien de les rapprocher pour qu'ils se connaissent mutuellement un peu mieux, pour que le président de la République et son entourage soient peut-être plus familiers des dernières avancées scientifiques dans notre domaine", défend-elle.

Mais si l'exécutif veut des scientifiques plus efficaces, il faut simplifier leur travail, défend José-Alain Sahel. Ce sont même des priorités pour ce médecin ophtalmologiste, autre membre de ce Conseil. "La bureaucratie est gigantesque et souvent pour des sujets qui sont peu pertinents. Donc ça, c'est une grosse dispersion d'efforts, de moyens et elle ne fait que s'aggraver", selon lui. 

Conseil utile ou outil de communication politique ?

Simplification administrative, amélioration des conditions de travail et notamment des salaires... Ces recommandations ont déjà été répétées. Reste à savoir si ce nouveau Conseil aura un réel impact sur le monde de la recherche. Et sur ce sujet-là, "mon point de vue est simple", affirme José-Alain Sahel.

"On ne peut pas être juste en train de dire 'ça ne marche pas' et quand on vous demande votre avis, ne pas le donner."

José-Alain Sahel, ophtalmologiste, membre du Conseil présidentiel de la science

à franceinfo

"Est-ce que ça va être utile ou pas ? On le saura sans doute beaucoup plus tard", balaye José-Alain Sahel. Une première réunion de ce Conseil aura lieu jeudi matin, juste après la présentation officielle. Cette journée marque en tout cas le début d'une séquence de communication présidentielle autour de la recherche et de l'innovation. Emmanuel Macron sera lundi à Toulouse pour une visite autour de France 2030.

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