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Éducation : après les annonces de Gabriel Attal, l’Élysée prépare une séquence sur la formation et la recherche

Le ministre de l'Éducation a annoncé mardi toute une série de mesures pour relever le niveau scolaire des élèves français. Gabriel Attal marque les esprits mais c'est bien Emmanuel Macron qui sera au premier plan dans les jours à venir sur la question de la formation.
Article rédigé par Paul Barcelonne - édité par Aurore Richard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, à l'Élysée le 22 novembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Alors que l'enquête Pisa attribue le "bonnet d'âne" à la France mardi 5 décembre, Gabriel Attal dégaine un train de mesures pour "un choc des savoirs". L'objectif est de relever le niveau des petits élèves français, notamment en mathématiques. Le ministre de l'Éducation nationale a annoncé mardi 5 décembre vouloir chambouler les programmes, rétablir le redoublement imposé aux parents ou encore mettre en place des groupes de niveaux. D’ailleurs pour cela, il promet de créer des milliers de postes, notamment au collège. 

"Gabriel Attal, c'est déjà le bon élève par excellence", s’amuse un ministre. Et à grands coups d'interventions dans le journal de 20 heures et d'interview, il "construit une identité politique", juge un de ses collègues. Il imprime son style avec des mesures chocs, comme la remise en cause de la réforme du bac de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, la lutte contre le harcèlement scolaire, l’interdiction de l’abaya et désormais le retour au redoublement imposé. Il doit également annoncer l’élargissement de l’expérimentation de l'uniforme à l'école dans les prochains jours. 

Quatre mois après son arrivée à la tête de l’un des ministères les plus compliqués à gérer, le "mammouth", le jeune ministre de 34 ans suscite chez certains macronistes une véritable "Attal-mania", et il se fait autant d’amis que d’ennemis. Début octobre, pour la première fois, Gabriel Attal a été testé dans un sondage IFOP pour le JDD. Et à la question "quel meilleur candidat pour succéder à Emmanuel Macron", il double Edouard Philippe. "C'est celui qu'on n'avait pas vu venir", s'inquiète un ami de l'ancien Premier ministre. "Il plaît à ceux qui cherchent un nouveau Macron", enrage un de ses collègues, pourtant convaincu que "le calque ne marchera pas". Pour lui, "il n'y aura pas de Macron 2". Un vieux compagnon de route du président n'est pas de cet avis : il n'est pas impossible qu'un jour dit-il, "l'élève dépasse le maître".

Emmanuel Macron prend le relais pour parler avenir

Est-ce qu’il en faut déduire que Gabriel Attal vise plus haut en présentant des mesures chocs ? Il faut se méfier des apparences. Beaucoup lui prêtent des ambitions et il en a. Pourtant, sur ce coup-là, il est en service commandé. Les annonces du ministre de l'Éducation nationale ont toutes été validées et arbitrées par Emmanuel Macron, et le plan bien préparé. L'étape 1, c'est le "choc des savoirs" par Gabriel Attal, car le président de la République veut des têtes bien faites. L'étape 2, qui commence mercredi 6 décembre, c'est le président qui prend le relais.

Emmanuel Macron renoue avec un récit politique, celui d’une France qui se projette dans l’avenir. À sa table, pour le déjeuner, il y aura des patrons de start-up dont la spécialité est le nucléaire et l'aérospatial. Jeudi 7 décembre, il prononcera un discours devant des prix Nobel et quelques-uns des meilleurs chercheurs Français. Onze d'entre eux sont appelés à constituer le nouveau conseil scientifique présidentiel. "Tout est lié", insiste l'Elysée. Lundi 11 décembre, direction Toulouse pour un discours sur France 2030 : la moitié du programme est déjà sur les rails avec 40 000 emplois créés, des investissements dans l'hydrogène et l'intelligence artificielle.

Quand le chômage repart à la hausse, quand ses adversaires chroniquent une France en proie au doute, qui est "bonnet d'âne", dont les résultats scolaires sont catastrophiques, une France en déliquescence sous le coup de la menace terroriste et au bord de la guerre civile, Emmanuel Macron veut parler d’avenir. Protéger et projeter sont ses nouveaux piliers pour tenir encore quatre ans.

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