De l'eau de mer vieille de plus de 100 millions d'années
La baie de Chesapeake au sud est de
Washington est le plus grand estuaire des Etats-Unis. C'est là que se jette le
Potomac et 150 cours d'eau. Des forages au fond de la baie ont découvert sous
des couches de sédiments : une grosse bulle d'eau particulièrement salée, deux
fois plus que celle des océans modernes.
L'ancêtre de notre océan
Atlantique
L'équipe de la société américaine de
géologie de Reston, pense qu'il s'agit là de l'ancêtre de notre océan
Atlantique au crétacé inférieur quand les continents Africains et l'Amérique du
sud ont entamé leur séparation.
Gilles Bœuf, président du muséum
d'histoire naturelle considère qu'il s'agit d'une très jolie découverte. "Si
on a accès à des volumes importants d'eau de mer aussi ancienne et fossile, cela
peut nous permettre de réaliser des découvertes à la fois au niveau physico-chimique
mais aussi au niveau microbiologique " se réjouit-il.
Mais la baie de Chesapeake est
particulière. Elle abrite un cratère formé par une météorite il y a 35 millions
d'années et c'est justement là que les forages ont découvert cette bulle d'eau
de mer.
Un accident particulier
Par conséquent, Yves Lancelot,
paléo-océanographe et auteur de la vie des océans, reste prudent. Pour lui,
plusieurs explications sont possibles. "On était dans une période beaucoup
plus chaude et l'évaporation pouvait être plus intense. Doubler la salinité, ce
n'est pas monstrueux. Là c'est un accident particulier qui est cette intrusion
d'une météorite qui d'un seul coup a crevé une bulle mais je ne pense pas qu'on
puisse généraliser cette observation même au bassin océanique lui-même "
juge le scientifique.
En toutes hypothèses, les chercheurs
américains ont pris leur précaution afin de ne pas troubler leurs analyses
biochimiques. Pour eux il s'agit bel et bien de l'eau de mer vieille de plus de
100 millions d'années. Mais si elle était aussi salée, quelle forme de vie
pouvait-elle abriter ? Les recherches sur le sujet peuvent maintenant
commencer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.