Accident cérébral : une nouvelle technique augmente le taux de guérison
Troisième cause de mortalité en France et dans le monde, l’accident vasculaire cérébral (AVC), qui frappe 150.000 Français chaque année, se prévient et peut être guéri s’il est pris à temps. Il existait jusqu’à présent deux types de traitement mis en œuvre en cas d’occlusion d’une artère cérébrale par un caillot.
Le premier consiste en l’injection d’un médicament, l’Actilyse, par voie intraveineuse. Mais l’altéplase, c’est son nom, permet de guérir le patient dans 40% seulement des cas, et seulement si l’injection est pratiquée moins de trois heures après les premiers symptômes d’AVC.
_ Le second consiste à déposer le médicament directement au contact du caillot qui bouche l’artère, en passant un micro-cathéter par l’intérieur des artères. En pratique, on démarre de l’artère fémorale, en remontant par l’aorte puis les artères cérébrales. Si cette technique permet de déboucher l’artère dans 60 à 70% des cas, le temps d’intervention (entre 20 minutes et une heure) est dangereux pour les cellules cérébrales, car chaque minute perdue représente deux millions de neurones détruits.
Combinaison des deux traitements
Préconisée par le professeur Pierre Amarenco de l’hôpital Bichat, la nouvelle approche combine les deux traitements. Le patient est traité par altéplase dès son arrivée à l’hôpital – dans le cas où il est admis moins de trois heures après le début des symptômes. On fait ensuite passer le cathéter par l’artère fémorale pour monter au contact du caillot dans le cerveau. Lorsque le contact est établi, on arrête l’injection intraveineuse et l’on injecte l’Actilyse pour finir de dissoudre le caillot.
Selon les résultats obtenus jen quelque 18 mois, l’artère du cerveau a pu être débouchée chez 46 des 53 patients, soit 87% des cas traités. Soit une augmentation de 50%.
Gilles Halais, avec agences
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