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500 à 1.000 décès dus au Médiator : la CNAM ne confirme pas ces chiffres

La CNAM (caisse nationale d'assurance maladie) réfute les informations publiées ce matin dans le Figaro concernant le Médiator - un médicament pour perdre du poids - qui n'est plus autorisé à la vente en France depuis novembre dernier. Sous le titre "Le Médiator serait responsable de 500 à 1 000 décès en France", le journal fait état d'une étude de la CNAM qualifiée de "confidentielle". Une étude existe bien, mais elle n'indique aucun nombre de décès...
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 10h30

Le Médiator, un médicament pour traiter l'obésité, serait à l'origine de 500 à 1 000 décès en France. Ce sont les chiffres qui avaient été avancés par le docteur Irène Frachon (CHU de Brest) dans un livre paru en juin dernier aux Editions Dialogues.fr.

Selon le Figaro, ces chiffres auraient été confirmés par une étude "confidentielle" de la Caisse nationale d'assurance maladie. Une information que réfutent et la CNAM et les laboratoires Servier (voir communiqué de presse). Une étude, tout ce qu’il y a de plus officielle, à bien été réalisée sur le sujet par la CNAM mais elle ne fait en aucun cas état du nombre de décès liés à ce médicament, retiré des pharmacies le 30 novembre dernier.

Le Médiator était prescrit aux personnes qui souhaitaient maigrir. Au moment de son interdiction, 300.000 personnes étaient sous traitement en France et chaque année 7 millions de boîtes étaient vendues dans notre pays.
_ Commercialisé pendant plus de 30 ans, il avait fait l'objet de plusieurs avis de l'Agence française du médicament. En 2005, l'Afssaps estimait déjà qu'il pouvait entraîner des effets neuropsychiatriques. En 2007, elle demandait qu'il ne soit plus prescrit aux personnes présentant un taux élevé de graisse dans le sang. Mais ce n'est qu'en 2009 qu'elle a demandé son retrait du marché, après la survenue de plusieurs cas d'hypertension artérielle pulmonaire et d'atteinte des valves cardiaques.

Deux études menées par le CHU de Brest donc mais aussi par les laboratoires Servier avaient mis en évidence ce risque. Depuis, plusieurs plaintes ont été déposées contre la firme Servier pour complications cardiaques après prise du Médiator. Des patients qui reprochent aussi à l'Agence française du médicament d'avoir trop tardé pour l'interdire.

Bruno Rougier, Cécile Mimaut

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