: Vidéo Françoise-Marie Santucci, anosmique depuis cinq ans
Avant son accident de voiture, Françoise-Marie Santucci ignorait qu’il était possible de perdre l’odorat, jusqu’à qu’elle soit victime d’anosmie. “J'étais une amoureuse des odeurs. Mon nez sent toujours, mon cerveau décrypte toujours, mais le lien entre les deux par les nouvelles cellules n’est pas terrible, c'est-à-dire que ça ne prend pas le bon embranchement, tout simplement. Maintenant, quand je mange du melon ou de la mandarine, ça sent le curry”, explique-t-elle.
L’odorat, un sens essentiel au quotidien
Malgré le fait qu’elle ne perçoit plus aucune odeur, ces souvenirs l’aident à pallier ce manque. Mais ils s’avèrent parfois inutiles quand il s’agit d’une nouvelle senteur. “On se rend compte que l'odeur de la personne qu'on aime, elle n'est plus là non plus. Mon épouse, je ne sens plus son odeur, ni son parfum. Récemment, elle a changé de parfum et me demande ce que j’en pense. Rien, je ne sens rien”. Ne pas sentir l’odeur des autres ni même la sienne peut être handicapant au quotidien et parfois, entraîner des tocs. “Chez les personnes qui ont perdu l'odorat, on a peur de sentir mauvais, donc parfois, on développe des sortes de comportements un peu compulsifs. On prend cinq douches par jour, on se remet du déodorant. C’est spécial”, ajoute Françoise-Marie Santucci.
En dehors du plaisir que nous procure l’odorat, il permet d’alerter le cerveau des dangers imminents comme une odeur de gaz, de départ de feu. “Il y a une grande perte, ça c’est sûr. Il faut s’habituer à cette aseptisation”. De son trouble de l’odorat, Françoise-Marie Santucci en a fait un récit où elle témoigne son quotidien en tant qu’anosmique. “Je voulais absolument comprendre comment ça marchait avant de prétendre écrire un livre. Donc, ça n'a pas été évident de comprendre, parce que je ne suis pas du tout scientifique”, raconte la journaliste.
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