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"Mon parcours m'a donné cette envie et cette volonté" : atteint de mucoviscidose, il se fixe un Ironman comme nouveau défi

Atteint de mucoviscidose, Jonathan Drutel a subi une double greffe cœur-poumons, il y a huit ans. Il se prépare aujourd'hui à participer à l'Ironman de Nice, en juin 2018. franceinfo a rencontré cet homme hors du commun.

Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jonathan Drutel, lors du Natureman du Verdon, en octobre 2017. (NATUREMAN VAR)

Après avoir couru le marathon de Paris au printemps 2017 puis le Natureman du Verdon au début du mois d'octobre, Jonathan Drutel se lance un nouveau défi pour 2018 en s'attaquant à l'Ironman de Nice en juin prochain. Une épreuve qui combine des courses de natation et de cyclisme avec un marathon, véritable parcours du combattant pour ce malade de la mucoviscidose.

Deux greffes différentes à un an d'écart

"Mon père a toujours fait comme si je n'étais pas malade. J'étais traité comme ma grande sœur, avec la même sévérité", assure Jonathan Drutel. C'est peut-être ça qui a fait courir cet ingénieur de 33 ans, premier transplanté à avoir terminé le marathon de Paris au printemps dernier. Pour lui, participer à un Ironman est "un sacré symbole". "Je suis vraiment un sportif du dimanche !", reconnaît-il.

Il a déjà fait face à plusieurs épreuves dans sa vie. Ainsi, à 24 ans, sa santé se dégrade sérieusement. En 2008, le jeune homme subit une première greffe pulmonaire qui échoue. Un an plus tard, il est sauvé par une double greffe cardio-pulmonaire. Cette victoire lui a donné le goût de l'effort et du dépassement de soi : "Mon parcours m'a donné cette envie et cette volonté. C'est grâce à ça que j'arrive à aller au bout et ces épreuves me permettent de diffuser un peu mon message, qui est de toujours d'y croire et de ne jamais abandonner."

Un marathon, 4 km de nage et 100 km à vélo

Depuis, il enchaîne les challenges malgré sa silhouette fine, presque fragile, qu'il veut dompter. Le tout sans écouter les critiques qu'il essuie parfois. "Quand j'ai décidé de faire le marathon, certains me traitaient de fou en me disant 'Tu ne te rends pas compte, il y a des personnes qui sont normales et qui font des malaises sur un marathon'. Et alors ?" 

Et puisque cet ingénieur de Lyon est toujours à la recherche de nouvelles sensations, un projet encore plus fou l'anime désormais, avec cet Ironman de Nice. Cette épreuve regroupe trois courses déjà extrêmes : 3,8 kilomètres de nage en eau libre, 108,2 kilomètres de vélo et un marathon. Pas de quoi décourager le jeune homme : "À chaque épreuve que je fais, j'ai le soutien de l'hôpital, de mes médecins, de tous les services dans lesquels je suis suivi. On va y aller très progressivement pour ne pas faire de bêtises et éviter les blessures."

Mettre en avant l'importance des associations

Au-delà de l'objectif sportif, Jonathan Dutrel poursuit un but plus symbolique en s'attaquant à l'Ironman de Nice. "C'est une épreuve internationale qui, je l'espère, sera très médiatisée." Le double greffé espère donc qu'elle sera l'occasion de "faire parler encore de l'importance des associations qui oeuvrent pour essayer de trouver de nouveaux médicaments et récolter des dons." 

Les associations permettent à des gens comme moi d'être en vie aujourd'hui

Jonathan Drutel, malade de la mucoviscidose

à franceinfo

Jonathan Drutel confie par ailleurs qu'il n'est pas très costaud en natation. Malgré tout, il promet qu'il sera sur la plage du centenaire, le 24 juin prochain, pour plonger, comme les autres concurrents, dans la Méditerranée. 

Le reportage de Cécilia Arbona

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