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Le rugby français se penche sur la santé des joueurs : "Il y a une prise de conscience"

Ligue nationale et Fédération française de rugby ont trouvé un accord pour poursuivre ensemble, jeudi à Marcoussis, le Grenelle destiné à protéger la santé des joueurs, de plus en plus nombreux à être victimes de commotions cérébrales graves.

Article rédigé par franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le deuxième ligne toulonais Romain Taofifenua, victime d'un choc à la tête pendant le match de Top14 contre le Stade Français, le 24 septembre 2017. (FRANCK FIFE / AFP)

Les commotions cérébrales de plus en plus nombreuses sur les terrains de rugby seront au centre des discussions jeudi 19 octobre à Marcoussis. La première réunion de ce Grenelle de la santé, lancé le 5 septembre dernier par la Ligue nationale de rugby (LNR), avait été marquée par l'absence de représentants de la Fédération. Cette fois, arbitres, médecins et dirigeants ont répondu présents. "Il était très important que pour une cause comme celle-ci, tout le monde se mette autour de la table", se félicite l'entraineur du Racing 92, Laurent Travers. "Il y a une prise de conscience" sur la nécessité de "travailler dans le bon sens pour la protection des joueurs et de ce beau sport qu’est le rugby", poursuit-il.

Deux fois plus de commotions cérébrales

Le nombre des "événements médicaux" observés en Top 14 a augmenté de 86% entre la saison 2012-2013 et la saison passée, passant de 466 incidents à 867, dont 102 commotions cérébrales confirmées, contre 53 quatre ans plus tôt. On constate aussi une augmentation de 55% des sorties définitives sur blessure. "Il faut arrêter le massacre", avait déclaré, le 19 septembre dernier sur franceinfo, le neurochirurgien clermontois Jean Chazal. Nommé expert au Grenelle de la santé, il a fait partie de ceux qui s’étaient émus de l’absence de la Fédération à la première réunion. "C’est incroyable, c’est même effrayant […] Là, je crois que la coupe est pleine. Je ne suis pas le seul à le penser", avait-il alors dénoncé.

Des risques à prendre très au sérieux

L’urgence à faire de la prévention et à mettre en place des mesures pour protéger les joueurs est réelle, avait encore insisté le neurochirurgien, qui redoute un mort un jour sur un terrain de rugby français, "pas forcément à cause d'une commotion cérébrale". "Moi, je vois des plaquages destructeurs, à retardement, par derrière, sur un joueur relâché, prévient-il. L’aorte peut se désinsérer sur un tel choc : la personne fait une hémorragie interne et meurt en quelques secondes."

La réunion de jeudi, au siège de la FFR à Marcoussis, se tiendra sous l'égide de l'Observatoire médical du rugby, un organisme paritaire déjà existant, ont précisé LNR et FFR dans un communiqué commun, avec comme échéance début 2018 pour faire "des propositions" devant à terme être appliquées, selon le docteur Dusfour, président de la commission médicale de la Ligue nationale de rugby.  

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