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Séisme en Italie : comment survivre sous les décombres ?

Un tremblement de terre de magnitude 4 a entraîné lundi soir la mort de deux personnes sur l’île italienne d’Ischia. Les secouristes ont réussi à sauver deux enfants prisonniers des décombres le lendemain du séisme. Ils ont dû éviter le "crush syndrome" (syndrome de l’écrasement) lié à leur libération.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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"Nous sommes en contact avec les deux garçons, nous entendons leurs voix et nous leur faisons entendre les nôtres pour les tranquilliser", déclarait mardi le porte-parole des pompiers italiens, Luca Cari. Les secours étaient engagés dans une course-la-montre pour libérer les deux enfants, extraits des débris 16 heures après la catastrophe. Ils ont ensuite été immédiatement pris en charge pour éviter qu’ils ne souffrent d’un afflux de toxine, appelé "crush syndrome".

Que s’est-il passé en Italie ?

Le séisme de magnitude 4 sur l’échelle de Richter s'est produit lundi vers 21h, avec un épicentre à un dizaine de kilomètres de profondeur au nord de l'île d’Ischia, en Italie. Les dégâts se concentrent sur Casamicciola et Lacco Ameno, deux petites communes de la côte nord de cette île de 47 km2, densément peuplée, qui compte 62.000 habitants à l'année mais beaucoup plus l'été. Plusieurs immeubles se sont effondrés, blessant une quarantaine de personnes, pour la plupart légèrement.

Une femme âgée est morte à Casamicciola, tuée dans la rue par des débris tombés d'une église, ont annoncé les autorités, tandis que selon les médias, le corps sans vie d'une autre a été repéré dans des décombres. Jusqu’à mardi après-midi, deux enfants âgés de 4 et 7 ans étaient bloqués, réfugiés sous un lit. C'est la mère enceinte, saine et sauve, qui a donné l'alerte. Dans la nuit, des secouristes avaient déjà réussi à extraire le père et le petit frère des deux garçons, un bébé de 7 mois sorti après six heures de recherches sous ce bâtiment effondré à Casamicciola.

Ce séisme intervient alors que l'Italie se prépare à commémorer jeudi le premier anniversaire de celui qui avait fait 299 morts à Amatrice et dans les communes voisines dans le centre du pays. En octobre 2016 puis en janvier 2017, trois autres séismes avaient encore ravagé la même région. L'île d'Ischia a souvent été frappée par des séismes, dont le plus grave remonte à juillet 1883. D'une magnitude estimée à 5,8, il avait fait plus de 2.000 morts à Casamicciola.

Combien de temps peut-on survivre dans les décombres ?

Lors du terrible tremblement de terre qui avait frappé Haïti en 2010, un jeune homme avait survécu 27 jours enseveli avant d’être secouru. Une histoire incroyable, qui rappelle celles, compilées par la Dépêche du Midi, de deux Philippins ayant passé deux semaines à boire de l’eau suintante dans les ruines de leur hôtel en 1990 ou, plus récemment, d’une Pakistanaise ayant vécu deux mois dans les décombres de sa maison, se nourrissant d’aliments avariés et s’hydratant grâce au ruissellement des eaux de pluie.

Des personnes extrêmement fragiles sont parfois sorties en vie de bâtiments effondrés. Paris-Match relate par exemple le cas d’un homme de 101 ans extrait des décombres huit jours après le séisme qui a causé la mort de 7.000 personnes au Népal en 2015. Au Japon, une fillette de huit mois a passé six heures dans les débris avant d’être évacuée après un tremblement de terre en avril 2016. Les enfants d’Ischia possédaient donc eux aussi leurs chances de survie malgré leur jeune âge.

"Plus les heures passent, plus le problème de la déshydratation va se poser" pour les victimes, expliquait l’urgentiste Gérald Kierzek sur le plateau du Magazine de la santé en février 2017. Il en effet possible que les réserves d’oxygène soient suffisantes et que l’air circule dans les décombres, mais le manque d’eau se révèle fatal dans un second temps. Les survivants de longue durée ont d’ailleurs tous en commun la chance d’avoir pu trouver une source d’eau, même faible, via le ruissellement des eaux de pluie ou leur suintement.

"Le métabolisme humain peut se ralentir", avançait l’urgentiste Frédéric Adnet dans un reportage du Magazine de la santé de janvier 2010. Sans possibilité de bouger, les victimes vont réduire au maximum leur besoin énergétiques prolonger leur durée de vie dans ces conditions extrêmes. De quoi expliquer les périodes parfois très longues d’enfermement des survivants. Ceux-ci doivent toutefois être capable de se faire un garrot en cas d’hémorragie. Même si le cumul d’un traumatisme avec le peu d’apport en oxygène et le manque d’eau complique la situation. "Il faut faire du bruit de façon à être repéré", concluait le Dr Kierzek.

Qu’est-ce que le "crush syndrome" ?

Appelé aussi syndrome de compression traumatique, le "crush syndrome" découle de l’écrasement sur une longue période des membres des victimes. Avec la libération, la circulation sanguine est rétablie dans ces membres comprimés. "Tout ce qu’il avait dans les cellules mortes va se déverser dans le sang", détaillait le Dr Adnet pour le Magazine de la santé. Notamment "l’ion le plus menaçant", le potassium, qui est contenu en grande quantité dans les tissus musculaires.

"Le patient peut mourir à tout instant, avant même qu’il atteigne l’hôpital", alertait l’urgentiste, à cause d’un "trouble du rythme cardiaque". Pour éviter ce surplus de potassium, les médecins vont perfuser les blessés avec du sérum ne contenant pas de potassium, ce qui va à la fois diluer la toxine et permettre la réhydratation. Ensuite, les médecins doivent injecter des médicaments permettant la diminution du potassium par deux moyens : le retour dans les cellules et l’expulsion par les voies urinaires. Avant, éventuellement de filtrer toutes les toxines lors de l’arrivée du patient à l’hôpital grâce à une dialyse.

Avec AFP

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