Stéphanie Dacher se bat pour son père atteint d'un cancer de la vessie. Il ne peut recevoir le traitement prescrit par son oncologue, le médicament est en rupture de stock. "Je ne dors plus, je n'ai pas d'appétit, et automatiquement dans la journée, je suis un zombie", explique son père, Jean-Pierre. Le médicament en question est le BCG-medac, qui remplace l'ImmuCyst, que l'Institut Pasteur a arrêté de produire à l'été 2019. Sanofi-Pasteur avait prévenu dès 2014 que sa fabrication allait être stoppée.Un médicament distribué uniquement aux patients les plus atteintsComment se fait-il alors que le laboratoire Medac ne soit pas prêt à prendre le relais ? Le directeur, Pascal Joly, évoque des problèmes de fabrication. "C'était une vraie difficulté pour nous d'absorber les quantités autrefois fournies par Sanofi-Pasteur. Dès 2016, Medac a investi dans des nouveaux ateliers et du matériel", se justifie-t-il. En attendant, l'Agence nationale de sécurité du médicament a décidé de ne distribuer le BCG-medac qu'aux patients les plus atteints par le cancer de la vessie, ce qui révolte Stéphanie Dacher. Avec son avocate, elle compte porter plainte contre les résultats de cette pénurie.