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Grèce : comment apporter une aide psychologique aux migrants ?

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Sur l’île grecque de Lesbos, de nombreux migrants débarquent après un voyage long et dangereux. Au-delà de problèmes de santé, certains d’entre eux présentent des séquelles d'ordre psychologique : des troubles liés au voyage en lui-même, mais aussi à leur vie dans leur pays d'origine. Reportage.  

Cela fait évidemment la une de l’actualité depuis plusieurs mois : de nombreux migrants, pour la plupart Syriens, Afghans ou Irakiens, tentent de trouver refuge en Europe. Pour beaucoup d'entre eux, la porte d’entrée est l’île de Lesbos, en Grèce, à quelques dizaines de kilomètres de la Turquie. Chaque jour, environ 2.000 personnes franchissent sur des petits bateaux pneumatiques le bras de mer séparant la côte turque de Lesbos. 

Avant de prendre le bateau pour Athènes, les migrants passent un ou deux jours sur l'île. Fatin est arrivée en Grèce il y a 24 heures. Elle a décidé de fuir la Syrie pour protéger ses deux enfants de la violence de la guerre. "D'abord on a perdu notre maison il y a deux ans", raconte-t-elle. "Ensuite, on a déménagé, mais à chaque fois que l'on changeait d'endroit, il y avait des avions et des bombardements. On est fatigué de changer tout le temps de lieu de vie. C'est pour ça qu'on a décidé de venir. On sait que c'est dangereux... Mais on n'a pas le choix."

Plusieurs ONG proposent un soutien psychosocial aux personnes qui le désirent. Lena travaille avec Médecins sans frontières. Chaque jour, elle part à la rencontre des migrants qui viennent d'arriver dans ce camp. 

Lena discute justement avec un Syrien, nouveau venu :

"Nous sommes là pour vous soutenir dans ces conditions difficiles. Alors est-ce que vous voulez nous parler du voyage ? De votre trajet ?

- Quelqu'un qui quitte une guerre de 5 ans... Dans quel état tu veux qu'il soit ? lui répond l’homme. On aurait besoin d'une centaine d'hôpitaux psychologiques juste pour nous !"

 

Travail limité

Le travail des psychologues trouve ses limites : ils ne peuvent pas entamer une véritable thérapie, car ces familles sont seulement de passage sur l'île. Mais leur présence permet aux migrants de trouver quelques réponses à leurs inquiétudes et de continuer leur voyage à la recherche de la sécurité.

"Les gens arrivent ici et ils ne savent rien,  justifie Lena. Ils ne savent pas où on est. Beaucoup d’entre eux nous demandent où on peut prendre le métro pour Athènes... Ils nous demandent aussi s’ils peuvent prendre l'avion pour aller en Suède... Alors une partie de notre travail, c'est de leur expliquer où ils sont et ce qu'ils peuvent faire avec les papiers qu'on leur donne. Car la police ne peut pas communiquer avec eux. Ils leurs donnent un papier, qui est... en grec ! Donc ils ont juste un papier, ils sont là, et ils ne savent rien."  

Jour après jour les psychologues parent au plus urgent. Ils apportent aux migrants des informations concrètes, ils les écoutent et les aident à se sentir un peu plus en sécurité.

La plupart de ces familles partent ensuite pour Athènes avant de continuer leur voyage vers d'autres pays européens.

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