Excision : Hadja, Guinéenne de 19 ans, lance un cri de colère.
« En Guinée, on a 100 ans de retard ! L’excision existe toujours ! Moi, j’ai 19 ans, j’ai été excisée à l’âge de 9 ans, et aujourd’hui, je vois encore des petites filles qui viennent d’être excisées, constate amèrement Hadja Idrissa Bah, il est temps qu’on se réveille, qu’on brise cette chaîne ».
Derrière son beau sourire, Hadja ne décolère pas. Son pays, la Guinée fait figure de très mauvais élève en matière de violences faites aux femmes. Neuf filles sur dix sont excisées, plus d’une épouse sur deux est battue par son mari et 22% des filles sont mariées avant 15 ans.
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Révoltée par cette société qui ne respecte pas les droits des enfants, Hadja milite depuis l’âge de 13 ans. D’abord élue au Parlement des enfants guinéens, elle a créé en 2016, le club des jeunes filles leaders de Guinée. Aînée d’une famille modeste de neuf enfants, elle étudie aujourd’hui les sciences politiques à la faculté de Conakry mais veut se tourner vers le droit. Ambassadrice de l’ONG Plan International, elle mène des opérations de sensibilisation auprès des parents pour lutter contre les mariages forcés, les mutilations sexuelles ou encore pour le droit à l’éducation.
Hadja Idrissa Bah est régulièrement invitée à travers le monde pour parler de l’égalité hommes-femmes. Quelques jours après l’annonce par le gouvernement français du Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines, la jeune femme a témoigné devant la délégation aux droits des femmes au Sénat le 27 juin 2019 à l’initiative de Laurence Cohen, vice-président de la délégation.
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