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Cinq questions sexo sur le vagin

Le vagin, cette cavité mystérieuse que les hommes et les femmes connaissent mal... Caché par la vulve, il fait partie des organes sexuels féminins. Taille, point G, orgasme, pénétration, deep spot,… Le point sur cinq questions sexo à propos du vagin.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Cinq questions sexo sur le vagin
  • Le vagin peut-il être trop grand ou trop petit pour un pénis ?

Non. Le vagin a une longueur[1] de 8 cm en moyenne, avec des variations suivant les femmes allant de 4 à 14 cm. Certaines femmes redoutent parfois qu'il ne soit pas assez long ou large pour contenir un pénis. Or la nature est bien faite : l'anatomie du vagin lui permet d'accueillir le sexe masculin ou un sextoy. Il est très extensible et lors de l'excitation sexuelle, la longueur vaginale passe à 12 cm en moyenne. C'est une cavité virtuelle, dont les parois sont accolées et plissées. Elles sont capables de s'adapter à un tampon, un doigt, au diamètre du pénis, et même à la tête du bébé lors de l'accouchement.

Le vagin peut s'élargir après plusieurs accouchements par voie basse, les tissus sont plus lâches. La rééducation périnéale améliore alors les fuites urinaires mais aussi les sensations sexuelles : elle permet de tonifier les muscles du périnée, ce hamac musculaire s'étendant du pubis, en avant, à l'anus. Il est constitué de muscles superficiels, dont un qui entoure le vagin, et plus profondément du muscle releveur de l'anus. Celui-ci sert à se retenir de déféquer, mais il enserre aussi le tiers inférieur du vagin. La rééducation périnéale apprendra à mieux contracter ces muscles, ce qui sera mis en pratique autour du pénis lors du rapport sexuel. Avec à la clé, plus de plaisir !

  • Le point G existe-t-il réellement ? 

"Anatomiquement, il n'existe pas, c'est très clair, affirme d'emblée le Dr Marie Véluire gynécologue et sexologue. Après, cliniquement, certaines femmes ont une sensibilité particulière de cette zone à la pression, mais pas au frottement : le coït fait monter une excitation sexuelle."

Cette sensibilité de la paroi antérieure du vagin (paroi située à l'avant du vagin, du côté du ventre) ne se retrouve pas chez toutes les femmes. Elle s'apprend souvent au fil des expériences sexuelles ou de sa curiosité. "Actuellement, ce qui émerge, même si on n'a pas de certitude scientifique, on parle du complexe clitorido-urétro-vaginal", explique la sexologue.  Ce complexe[2] est composé du clitoris, qui possède une partie interne avec deux grosses cornes enserrant le vagin, de la partie antérieure du vagin, au niveau de ce que l'on appelait le point G, de l'urètre, le conduit par lequel l'urine sort, qui est pourvu de nombreux complexes vasculo-nerveux (NDLR : de vaisseaux et de nerfs), et enfin des glandes situées de part et d'autre de l'urètre.

"Ceci expliquerait que toutes les femmes ne jouissent pas de la même façon, reprend Marie Véluire. Comme le clitoris a deux grosses cornes enserrant le vagin, il y aurait suivant les positions quelque chose qui stimule le clitoris, avec un appel de sang." C'est ce qui donnerait la sensation de plaisir durant la pénétration et expliquerait comment le vagin peut être un point de départ de l'orgasme.

Plaisir et pénétration profonde, le rôle du col ?

D'autres femmes prennent du plaisir à la pénétration profonde et une hypothèse a été évoquée : le col de l'utérus, séparant le vagin de l'utérus, pourrait intervenir dans cette sensation. Selon la sexologue, il est impossible de la confirmer ou d'infirmer du fait d'un manque de connaissances. "Mais cliniquement, les femmes sont plus ou moins sensibles à ce niveau, elles ne sont pas innervées de la même façon mais il n'y a pas d'étude sur le sujet."

  • L'orgasme vaginal est-il supérieur à l'orgasme clitoridien ?

Freud a fait un mal fou à la sexualité féminine en qualifiant l'orgasme clitoridien d'immature. De nombreuses femmes ont complexé en ne jouissant pas durant la pénétration…  N'en déplaise au Dr Freud, il s'avère que la racine interne du clitoris interviendrait dans le plaisir ressenti durant la pénétration. "Le vagin pourrait être un point de départ orgasmique, grâce au complexe clitorido-urétro-vaginal, reprend le Dr Véluire. Le coït favoriserait un afflux de sang dans le complexe, ce qui déclencherait potentiellement un orgasme."

Mais que le plaisir provienne du clitoris ou du vagin, qu'importe tant qu'il est présent ? "Il n'y a pas de mauvaise façons de jouir, confirme la sexologue. Chaque femme développe des ressentis suivant son parcours et elle pourra les élargir suivant sa curiosité."

Elle insiste sur un point primordial : le périnée et la capacité à se servir des muscles périnéaux sont absolument fondamentaux dans le ressenti du plaisir via son vagin. Comme celui-ci ne dispose pas de récepteurs sensibles aux frottements (ce que fait la pénétration), il faut s'approprier son périnée et en jouer pour augmenter le plaisir sexuel durant la pénétration.

  • Une femme peut-elle ne rien ressentir durant la pénétration ?

Certaines femmes se plaignent de ne prendre aucun plaisir à la pénétration. Certes, le vagin est une zone peu innervée. Seul le cinquième du vagin possède une innervation qui le rend sensible à la température et au toucher (source : Anatomie médicale, aspects fondamentaux et applications cliniques. Keith Lean Moore aux éditions De Boeck. 2001). Mais plusieurs autres paramètres expliquent cette situation :

"Si elle ne ressent rien, c'est qu'elle n'a pas compris que pour ressentir quelque chose durant la pénétration, il faut aller le chercher et développer des sensations en pompant le pénis, en bougeant son bassin et contractant le périnée, explique la sexologue. Si elle fait l'étoile de mer, il ne se passe rien !" Et en caressant son clitoris en même temps que la pénétration (ou en le faisant caresser par le partenaire), une femme augmente vraiment ses chances de prendre du plaisir.

De plus, selon le point de départ de l'orgasme, les ressentis sont différents : "l'orgasme à point de départ vaginal est plus profond, moins explosif, avec une sensation de soulagement et sans période réfractaire (deux orgasmes, ou plusieurs, peuvent être enchaîner), développe le Dr Véluire. L'orgasme à point de départ clitoridien a des sonorités plus aiguës, avec un sentiment de feu d'artifice. Il y a une période réfractaire comme les hommes, avec un temps où un autre orgasme est impossible. Certaines femmes savent jouer avec les deux types d'orgasme."

  • Qu'est-ce que le deep spot ?

Le deep spot a illuminé la toile d'un éclat sulfureux mais peu scientifique. Est-il un nouveau point G ? Une nouvelle façon de prendre plus de plaisir durant la pénétration ? Il est en tout cas présenté comme la zone la plus profonde du vagin, située de part et d'autre du col de l'utérus. Il serait composé d'un point sur la paroi antérieure, un peu au-dessus du point G, et d'un point postérieur. Ces deux points seraient riches en terminaisons nerveuses très sensibles. Alors, info ou intox ? Intox !

"On revient à la polémique du point G, et de la capacité des femmes à développer des sensations suivant les stimulations vaginales, affirme le Dr Véluire. Sur le plan sexologique, le deep spot c'est pipo ! Il est conseillé à toutes les femmes d'apprendre à utiliser le complexe clito-urétro-vaginal, qui est présent chez toutes." On en revient encore aux mouvements du bassin et du périnée (et à la stimulation directe du clitoris) pour prendre davantage de plaisir durant la pénétration...

 

[1] Manuel de sexologie. Lopès. Editions Masson

[2] Beyond the G-spot: clitourethrovaginal complex anatomy in female orgasm. Buisson et Janini. Native reviews urology. Septembre 2014. doi: 10.1038/nrurol.2014.193 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25112854

 

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