Reportage "Ce n’est pas possible de m'en séparer, c'est mon compagnon" : Josette ne serait jamais venue dans un Ehpad sans Oscar, son petit chien

Une commission mixte paritaire discute ce mardi de la possibilité pour les personnes âgées d'entrer en maison de retraite avec leur animal de compagnie. Un Ehpad normand n'a pas attendu pour le faire.
Article rédigé par franceinfo - Brian Nicolas
Radio France
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Illustration animaux dans les Ehpad (CHRISTOPHE AGOSTINIS / MAXPPP)

Un crève-cœur. Les personnes âgées lorsqu'elles entrent dans un Ehpad doivent se séparer, dans une grande majorité des cas, de leurs animaux de compagnie. Les établissements sont aujourd'hui libres d'accepter ou non, mais le gouvernement souhaite en faire un droit pour les seniors. Approuvé par les députés, retoqué par les sénateurs, le texte est discuté mardi 12 mars en commission mixte paritaire. Une mesure déjà effective dans certains établissements, comme dans un Ehpad de Maromme, près de Rouen.

Le village des Aubépins accueille plusieurs animaux, dont Oscar, le petit chien de Josette, qui reste le plus souvent dans la chambre de sa maîtresse. Heureusement, trois fois par jour la petite boule de poils âgée d'à peine six ans peut quand même se promener dans la cour de l'établissement.

"J'enlève la laisse et Oscar fait son tour. Ça me permet de m'aérer un petit peu."

Josette, résidente en Ehpad

à franceinfo

Josette est arrivée il y a tout juste une semaine, mais son petit chien est déjà une vedette. "Les personnes âgées sont folles d'Oscar, parce qu'il va les voir en se dandinant pour avoir des caresses", raconte la résidente. Sans lui, elle ne serait jamais venue dans cet Ehpad, "ce n’est pas possible de m'en séparer, je l'aime trop, c'est mon compagnon", affirme-t-elle dans un éclat de rire.

Des avantages et des contraintes

Il y a certaines règles à respecter, Josette doit ramasser les crottes de son chien car Oscar ne doit laisser aucune trace, elle doit aussi le nourrir. Des animaux dans une maison de retraite, c'est beaucoup d'avantages, explique une infirmière de l'Edpad, car en plus de créer ces habitudes, leur présence aide à travailler la mémoire chez le propriétaire et les autres résidents. Ils aident aussi Hélène Bellet dans son travail de soignante, "quand il y a une tristesse, une difficulté à aborder une discussion, on peut détourner la discussion sur l'animal et améliorer la prise en soin pour certaines choses".

Il y a aussi quelques contraintes, "il faut un suivi vétérinaire. Est-ce que la personne est capable de s'en occuper ? Qui s'occupera de la litière si c'est un chat ? De la nourriture ?", énumère la directrice Marie Pascale Mongaux-Masse. Elle s'entretient donc avant avec tous les futurs résidents. Elle sait que cette mesure sera difficile à appliquer : "On est en crise tout le temps. Quand on est dans un contexte de tension permanente, c'est quand même complexe, parce qu'il va falloir gérer le droit d'une personne de venir avec son animal et puis le droit des autres à la tranquillité, à l’hygiène collective", détaille celle qui est aussi vice-présidente de l'Association des directeurs aux services des personnes âgées. Pascale Mongaux-Masse attend donc des mesures concrètes, notamment avec la loi de programmation sur l’autonomie.

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