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Santé : l’Académie de médecine favorable à la transplantation d’utérus

La greffe d’utérus fait son chemin en France. L’Académie de médecine s’est déclarée favorable à un programme de recherche sur cette technique expérimentale, en juin dernier, alors que plusieurs enfants sont déjà nés grâce à elle en Suède.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le docteur Pascal Pivier et le chirurgien Tristan Gauthier, de Limoges (Limousin), ont commencé leurs expérimentations sur des brebis à partir de 2007  © MaxPPP)

Avoir un enfant grâce à l’utérus d’une autre femme pourrait bientôt être possible en France. Deux équipes hexagonales travaillent sur le dossier. Une expérimentation "uniquement scientifique, sans transplantation ", est actuellement menée à Limoges, sur des donneuses décédées, tandis que l’Académie de médecine devrait bientôt demander aux autorités sanitaires d’utiliser des donneuses vivantes pour des essais à l’hôpital Foch, de Suresnes. Elle s’est prononcée en juin dernier en faveur d’un programme de recherche pour la transplantation d’utérus.

Cette technique est déjà utilisée en Suède, ou plusieurs enfants ont vu le jour grâce à elle. L’objectif : permettre à des femmes qui sont nées sans utérus, ou bien qui ont du se le faire retirer à cause d’une maladie, d’un cancer par exemple, de mener une grossesse à terme.

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Des opérations d'une dizaine d'heures

Le premier bénéficiaire suédois de cette méthode fêtera ses 1 an en septembre prochain. Une maladie génétique avait privé sa mère de 36 ans d’utérus. Elle avait accueilli celui d’une amie de la famille, ménopausée depuis sept ans lors du prélèvement. L'intervention dure de 10 à 13 heures pour le prélèvement, 4 à 6 heures pour la transplantation. Des "incertitudes " demeurent cependant pour l'Académie, qui freinent pour l’instant l’insertion du don d’utérus dans "un programme national de transplantations d’organes ".

L’Académie souligne par exemple qu’il serait "souhaitable " que la donneuse soit jeune, pour limiter les risques de complications. Or il est "éthiquement discutable " de proposer l’ablation de l’utérus à une femme non ménopausée, "même si elle dit avoir accompli ses désirs de grossesse ". Les transsexuelles féminines se faisant opérer pour devenir hommes pourraient alors proposer leurs utérus, mais la demande (une centaine de cas) reste beaucoup plus forte que l’offre, qui ne dépasserait pas la dizaine.

 

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