Reportage "Les patients ne sont pas des colis" : à Marseille, les chauffeurs de taxi manifestent contre l'obligation du covoiturage sanitaire

Des centaines de professionnels ont mené une opération escargot lundi pour protester contre l'article 30 de la loi de financement de la sécurité sociale qui prévoit de rendre obligatoire le covoiturage sanitaire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Opération escargot des taxis marseillais pour protester contre l'article 30 de la loi de financement de la sécurité sociale (MATHILDE VINCENEUX / FRANCEINFO)

Les chauffeurs de taxi sont au ralenti, ce lundi 11 décembre. Ils protestent partout en France contre l’article 30 de la loi de financement de la sécurité sociale, qui prévoit le covoiturage sanitaire obligatoire. Un malade ne pourra plus se faire rembourser entièrement son trajet par la sécurité sociale s'il prend seul un taxi pour se rendre à l'hôpital ou à un rendez-vous médical.

Le gouvernement souhaite ainsi privilégier les transports partagés, assurant qu'ils ont permis de réduire de 34 millions d'euros les dépenses de l'assurance maladie en 2022. 

À Marseille, des centaines de chauffeurs se sont mobilisées : ils dénoncent une "ubérisation" du transport médical. Dans un concert de klaxons vers la préfecture, ils ne décolèrent pas contre le covoiturage imposé pour le transport des clients malades, et confient craindre une diminution du prix de la course : "Il est question que l'on soit payé pour une course, mais en transportant trois personnes", explique Eric, chauffeur de taxi depuis 20 ans à Ventabren, près de Marseille.

Or, le transport médical représente 80% de son activité. "On n'est pas contre le fait de partager nos voitures. On est tout à fait conscient que l'écologie doit être prise en compte, que l'économie pour la Sécu doit être considérée, mais là, à diviser par trois nos revenus sans avoir aucun mot à dire, on n'est pas tout à fait d'accord !", proteste-t-il. Éric pense aussi aux clients, des malades qui risquent d’attendre de longues heures leur taxi si le partage des courses est systématique et géré par une plateforme unique : "Des endroits comme les hôpitaux où chacun a sa consultation, ses soins ou un papier à récupérer, ça va être hyper compliqué ! Les patients ne sont pas des colis..." 

À côté de lui Medhi acquiesce, il est chauffeur de taxi à Marseille : "Ce sont des personnes auxquelles il faut faire très attention, des personnes qui sont souvent en mauvaise santé... Les faire attendre pendant des heures et des heures pour regrouper les courses, c'est inadmissible." 

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