Qualité, composition, risques pour la santé... Que valent les "dupes", ces copies conformes de maquillage de grandes marques ?

Ils font un carton dans le monde de la beauté. Les "dupes", copies de grandes marques de maquillage, ressemblent comme deux gouttes d'eau aux originaux. Mais la copie vaut-elle vraiment l'original ?
Article rédigé par Claire Guédon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les influenceuses beauté cartonnent avec leurs vidéos sur les meilleurs "dupes" à acheter. (CAPTURE D'ÉCRAN / TIKTOK)

Les mots-clés #dupe et #dupes cumulent plus de 600 000 publications sur Instagram. Sans parler des milliers de vidéos de spécialistes de maquillage sur YouTube, qui conseillent les meilleurs "dupes" à acheter. Dérivé de la version anglaise de "dupliquer", ces petits chouchous des amateurs de maquillage sont de véritables copies conformes de produits vendus par des grandes marques. Sauf qu'on les retrouve en supermarchés, ou dans des magasins de hard-discount. Même flacon, logo quasi-identique, mais la différence se retrouve surtout au niveau du prix. 

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Pour trois produits, un fond de teint, une poudre bronzante, et un rouge à lèvres, les originaux coûtent plus de 90 euros. Les versions dupes à peine 20 euros. Qu'est-ce qui justifie cette différence de prix ? Première réponse avec Christine Lafforgue, biologiste et chimiste spécialisée dans la conception des produits cosmétiques, et maître de conférence à l'université Paris-Saclay : "Si on prend, par exemple, ces rouges à lèvres, pour la version originale, qui contient une quinzaine d'ingrédients, on est déjà à plus de 20 pour le 'dupe'", analyse-t-elle. La marque "de luxe", a notamment "choisi un ingrédient multifonctionnel, qui remplit plein de rôles à la fois, mais qui est une matière première un peu plus chère", alors que dans la copie, il y a plus d'ingrédients, mais qui coûtent moins cher, parce qu'ils sont moins complexes à fabriquer. 

La cosmétique, "c'est très individuel"

Ensuite, tout dépend du résultat final que l'on recherche. Lorsqu'on teste les deux fonds de teint, "il y en a un qui se fond un peu mieux que l'autre", note Christine Lafforgue. Pour autant, "la cosmétique, c'est très individuel, estime la spécialiste, peut-être que certaines préféreront un produit qui s'applique difficilement, qui demande à être travaillé, et d'autres, des choses qui ne se travaillent pas".

Vient ensuite la question que beaucoup peuvent se poser : est-ce que "moins cher" signifie "plus dangereux" ? Là-dessus, Christine Lafforgue est catégorique, "il n'y a pas de soucis".

"Quel que soit le type de produit, ils obéissent tous à la même réglementation, et aux mêmes besoins de sécurité."

Christine Lafforgue, biologiste et chimiste spécialisée dans la conception des produits cosmétiques

à franceinfo

Cela vaut pour tous les produits vendus en France, assure-t-elle. Pour autant, ça n'empêche pas de retrouver certains ingrédients controversés, comme les perturbateurs endocriniens, pourtant autorisés en France, dans certains produits, qu'il s'agisse d'originaux, ou de copies. L'autre danger, alerte Christine Lafforgue, réside dans les cosmétiques vendus sur des sites étrangers, d'autant plus lorsque la liste des ingrédients n'est pas disponible : "On se méfie, et on évite d'acheter" dans ce cas.

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