"C'était mission impossible": la CPAM expérimente un nouveau dispositif pour trouver un médecin traitant aux 700 000 malades chroniques qui n'en ont pas
En quelques coups de fil et s'appuyant sur un fichier très précieux, des conseillers de la Caisse primaire d'Assurance maladie tentent de trouver un médecin au plus près du domicile des patients.
Cette semaine les 700 000 malades chroniques qui n'ont pas de médecin traitant vont recevoir un mail ou un courrier de l'Assurance maladie pour leur proposer une solution. Dans le Val-de-Marne, les agents de la CPAM ont pris leur téléphone pour les appeler. La Caisse primaire du département expérimente un dispositif qui va être généralisé dans les semaines qui viennent dans toute la France pour tenir la promesse d'Emmanuel Macron de trouver médecin à tous ces patients qui souffrent d'une affection longue durée d'ici à la fin de l'année.
Daisy et Esther enchaînent les coups de fil depuis les bureaux de la Caisse primaire d'Assurance maladie de Créteil. Elles ciblent les 8 000 malades chroniques du Val-de-Marne qui n'ont pas de médecin traitant et parmi eux, ceux qui ont consulté trois fois le même praticien au cours de l'année. "Mon médecin a pris sa retraite au 15 décembre donc j'en ai cherché jusqu'à la mi-mars en région parisienne, mais c'était mission impossible", raconte l'une des patientes appelées. Et d'ajouter : "Comme je me déplace beaucoup entre le 94 et le 66, j'ai cherché un médecin dans ce département le 8 mars dernier. Premier rendez-vous de disponible, tenez-vous bien : le 1er août ..."
40% des médecins du Val-de-Marne ont plus de 60 ans
"Je vais regarder dans notre fichier si je trouve un médecin disponible dans votre commune", répond Daisy. Ce fichier, dont parle l'agente de la CPAM, vaut de l'or. C'est la liste des médecins qui ont déjà été appelés et qui sont d'accord pour prendre de nouveaux patients. En le consultant, Daisy a trouvé quelqu'un pour cette dame.
Les choses se compliquent en revanche avec la remplaçante d'un médecin parti à la retraite. "Actuellement, je reçois les patients de mon prédécesseur, mais je me refuse à prendre, sauf cas d'extrême nécessité, aucun patient en contrat médecin traitant parce que je n'ai que deux bras, deux jambes et une tête", explique la praticienne avec un petit rire fatigué.
Dans le Val-de-Marne 40% des médecins ont plus de 60 ans et vont bientôt partir à la retraite, alors Daisy et de ses collègues cherchent la perle rare : les médecins qui viennent de s'installer et qui sont d'accord pour prendre de nouveaux patients.
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