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Pour l'Afssaps, il n'y a jamais eu de "bonnes prothèses PIP"

Selon l'Agence de produits de santé, "toutes les prothèses" étudiées étaient de mauvaise qualité. Au total, 1 638 d'entre elles ont dû être enlevées chez des patientes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Une prothèses mammaire PIP déchirée (D) à côté d'une autre en bon état, photographiées dans un hôpital de Caracas (Venezuela), le 5 janvier 2012. (LEO RAMIREZ / AFP)

Le dossier est chaque jour un peu plus accablant. Le Pr Dominique Maraninchi, patron de l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), a affirmé jeudi 5 janvier qu'"aucun élément ne laissait penser qu'il y ait eu de bonnes prothèses PIP". Lors d'inspections, "on a constaté qu'elles étaient toutes mauvaises", a ajouté le cancérologue à l'issue du Comité de suivi des porteuses d'implants mammaires PIP, réuni au ministère de la Santé. 

Avec le chef de la Direction générale de la santé (DGS) Jean-Yves Grall, Dominique Maraninchi a dressé un bilan du suivi concernant ces implants. 1 143 ruptures ayant entraîné l'explantation (retrait) ont été enregistrées ; 495 réactions inflammatoires avec explantation l'ont également été, soit un total de 1 638 retraits de prothèses.

"Pas d'une flambée du nombre de ruptures"

A cela s'ajoutent 672 retraits d'implants PIP à titre préventif, a indiqué le Dr Grall. Il souligne néanmoins que ces chiffres portent sur plusieurs années et qu'il ne s'agit donc "pas d'une flambée du nombre de ruptures". Un rapport complet de la DGS doit être remis à la fin du mois au ministère de la Santé.

Aucun nouveau cas de cancer chez des porteuses d'implants PIP n'a été signalé depuis le dernier bilan établi le 30 décembre dernier, qui fait état de 20 cas chez d'anciennes patientes porteuses de prothèses mammaires PIP. Pour l'instant, aucune lien de causalité n'a été établi entre les prothèses et ces cas de cancer.

L'Afssaps prévenue dès 2008 ?

Pourtant, un chirurgien marseillais affirme avoir prévenu l'Afssaps dès 2008 sur les risques potentiels que présentaient ces prothèses PIP. "J'ai eu une première rupture précoce de PIP fin 2007, j'ai immédiatement prévenu l'Afssaps. J'en ai eu une deuxième en février 2008 et un confrère m'a raconté qu'il avait constaté le même phénomène", raconte Christian Marinetti au Figaro.

Quant au président-fondateur du groupe Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, il n'a finalement pas l'intention de s'exprimer publiquement. Ce dernier, qui a qualifié jeudi les accusations qu'on lui porte de "contre-vérités", entend "réserver ses déclarations aux autorités judiciaires à l'occasion d'une convocation à ce jour non parvenue", selon son avocat.

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