Ségur de la santé : une augmentation de 180 euros par mois, "c'est vite dépensé"
Les négociations du Ségur de la santé n'ont pas vraiment convaincu les soignants de l'hôpital Pompidou, à Paris, qui espéraient une revalorisation de leurs salaires beaucoup plus importante.
"180 euros net par mois ? Écoutez, je n'en avais pas entendu parler". À la pause café devant l'hôpital Pompidou à Paris, en blouse blanche, le Ségur de la santé est dans toutes les conversations. Les négociations se sont achevées dans la nuit de mercredi à jeudi sur un projet d'accord, qui prévoit notamment une augmentation de 180 euros par mois pour tous les salariés des métiers paramédicaux et non médicaux. Une augmentation "hyper légitime", estime une soignante.
C'est mieux que rien mais ce n'est pas ce qu'on attendait au départ.
une soignante à l'hôpital Georges Pompidouà franceinfo
Les syndicats réclamaient une augmentation générale minimale de 300 euros pour le personnel des hôpitaux. Ce sera finalement 180 euros par mois pour tous les salariés, en deux temps : une première hausse de 90 euros par mois à partir du 1er septembre, et une seconde hausse de 90 euros par mois à compter du 1er mars 2021. Pour ce jeune chef de clinique à l'hôpital Georges Pompidou, "ça va dans le bon sens" : "Effectivement, une grande partie des problèmes qu'on rencontre à l'hôpital sont à mon avis dûs au manque d'attractvitié de certaines professions et donc, entre autres, évidemment au manque de rémunération. Clairement, pratiquement 200 euros par mois, ça fait la différence, surtout pour les aides-soignantes, les brancardiers, ou les métiers qui gagnent un peu moins à l'hôpital, ça fait pratiquement +10% ou +15% de leur salaire."
Une augmentation loin d'être suffisante
Une somme conséquente mais pas suffisante pour vivre décemment selon Rebelo. Il travaille au service logistique pour un salaire situé entre 1 400 et 1 500 euros par mois. "Mon découvert sera moins conséquent", dit-il dans un rire jaune.
Franchement, pour avoir une vie à peu près correcte, il nous fallait 300 euros, c'est ce qu'on demande depuis des années déjà.
Rebelo, logisticien hospitalierà franceinfo
"C'est vite dépensé, souffle Sandrine, technicienne de laboratoire. Surtout quand on a une famille avec des enfants étudiants." Elle compte sur d'autres points de l'accord, comme la refonte des grilles de salaire ou le changement de catégorie de certains agents afin d'améliorer la rémunération des soignants.
Merim, interne en biologie, veut aller plus loin : "Au-delà des salaires, surtout dans l'exercice au quotidien, je pense qu'on pourrait changer beaucoup de choses encore. Pour le confort des soignants, on a par exemple encore des horaires assez conséquents quand même." Car même si les 35h sont la règle à l'hôpital, les heures supplémentaires sont courantes. Pour répondre partiellement à ce problème, l'accord trouvé cette nuit prévoit aussi 15 000 embauches.
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