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Ségur de la santé : un projet d'accord trouvé cette nuit, 180 euros de plus pour les métiers paramédicaux et non médicaux et 15 000 embauches

Les premières réactions syndicales sont plutôt favorables. S'ils ont dû céder du terrain sur le montant de l'augmentation, ils ont obtenu 7 500 créations de postes et une réactualisation de certaines grilles salariales. Selon la CGT toutefois, "plusieurs lignes rouges sont franchies".

Article rédigé par franceinfo
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Olivier Véran, le ministre de la Santé, le 8 juillet 2020.  (AURELIEN MORISSARD / XINHUA)

Les négociations du "Ségur de la santé" entre syndicats et gouvernement se sont achevées dans la nuit de mercredi à jeudi et un projet d'accord a été trouvé pour la revalorisation des métiers paramédicaux et non médicaux, a appris jeudi 9 juillet franceinfo de sources syndicales.

L'accord, qui prévoit une augmentation à terme de 180 euros par mois pour tous les salariés des métiers paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et non médicaux (techniciens, brancardiers, administratifs, etc.), doit encore être validé par les syndicats. Ils ont jusqu'à lundi pour se tourner vers leur base et signer le protocole d'accord. La réunion s'est achevée à 1 heure du matin jeudi.

Une augmentation en deux temps

Le protocole d'accord prévoit une augmentation de 180 euros par mois pour tous les salariés, en deux temps : une première hausse de 90 euros par mois à partir du 1er septembre, et une seconde hausse de 90 euros par mois à compter du 1er mars 2021. L'État consacrera 7,5 milliards d'euros de plus au budget annuel de l'hôpital à partir de 2022.

Autre volet du protocole d'accord, les grilles salariales vont être réactualisées pour mieux correspondre au niveau de diplôme. Les kinésithérapeutes et orthophonistes, par exemple, qui ont un niveau de diplôme compris aujourd'hui entre Bac+4 et Bac+5 n'étaient pas payés à ce niveau. Leur grille salariale sera revalorisée.

"Une avancée positive" pour plusieurs syndicats

Un effort salué par Didier Birig, le représentant du syndicat FO à ces négociations. "On ne peut pas dire que 7,5 milliards d'euros, tous les ans pour l'hôpital, à partir de 2022, c'est une petite somme ou que ça ne représente pas grand-chose ! Je pense qu'il faut avoir un tout petit peu de clairvoyance sur la somme, a-t-il réagi au micro de franceinfo. Sur ce point-là, c'est une reconnaissance de l'ensemble des personnels publics de santé de l'hôpital, et pour nous, c'est une avancée positive". Le représentant de FO reconnaît que les syndicats - qui réclamaient une augmentation de 300 euros par mois - ont "certes baissé (leur) prétentions" mais ont obtenu "d'autres choses en compensation : 15 000 créations d'emplois, avec 7 500 qui n'étaient pas pourvus, et 7500 qui sont créés.

Un avis partagé par la CFDT, pour qui la revalorisation salariale n'est "pas suffisante mais quand même conséquente". Le syndicat réformiste se réjouit en revanche des autres avancées. "On n'a pas obtenu satisfaction entièrement, puisque qu'on voulait un socle commun, une augmentation 300 euros, et qu'on a obtenu 180 euros. Pour autant, il y a d'autres choses dans l'accord", a déclaré à France Inter Êve Rescanieres, secrétaire générale de la CFDT Santé Sociaux. 

Dans le domaine de la promotion professionnelle, dans le domaine des effectifs, des grilles salariales des soignants, et notamment le passage en catégorie B des aides-soignants, tout cela est très important pour nous, ce sont des revendications de longue date de la CFDT, et ça pèse aussi dans la balance.

Êve Rescanières, secrétaire générale de la CFDT Santé Sociaux

à France Inter

La réaction de la CGT est plus mitigée. "On se doutait que les annonces ne seraient pas forcément à la hauteur. Il y a plusieurs lignes rouges qui sont franchies, sur lesquelles la CGT est en position de s'interroger sur la possibilité de signer ou pas [ce protocole d'accord]", a indiqué sur franceinfo Patrick Bourdillon, l'un des représentants CGT au Ségur. 

"Le gouvernement s'est mis dans la situation, contrairement à ce qui avait été annoncé initialement, de pas forcément revaloriser tout de suite les salaires. Il y aura une première revalorisation de 90 euros par mois en septembre, et un complément qui est à nouveau de 90 euros à partir de mars 2021, donc on est pas du tout sur une revalorisation unique", a regretté le représentant de la CGT.

Les médecins ont claqué la porte

Si la négociation menée en parallèle sur la rémunération des médecins a échoué - ces derniers ont claqué la porte -, un projet d'accord a également été trouvé plus tôt mercredi sur la rémunération des étudiants en médecine et des internes.

Le gouvernement doit désormais envoyer, ce jeudi, le texte définitif de ce protocole d'accord aux syndicats, qui ont jusqu'à lundi, au plus tard, pour donner ou non leur accord. Si une majorité de syndicats ne signe pas ce texte, l'accord sera caduc.

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