Alcool, antibiotiques, accès aux soins... L'OCDE distribue bons et mauvais points à la France
Comme chaque année l'OCDE ausculte l'état des santé des habitants de ses pays membres ainsi que le système de soin. La France est globalement bien placée même si des efforts sont encore à faire.
Comme chaque année, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publie son panorama sur la santé. Le rapport d'une soixantaine de pages compare l'état de santé des populations et le fonctionnement des systèmes de santé des 36 pays membres. Dans son édition 2019, il en ressort que les Français ont accès à des soins de qualité même s'ils continuent d'avoir des comportements à risques, notamment sur le tabac et l'alcool.
Les mauvais points
• La consommation d'alcool et de tabac est parmi les plus élevées. En matière d'alcool et de tabac, nous ne passons pas loin du bonnet d'âne. Malgré les hausses de prix du tabac et des campagnes de communication, un adulte sur quatre fume encore en France. Il s'agit du quatrième taux le plus élevé au sein de l'OCDE. Notre pays se retrouve en queue de peloton derrière la Turquie, la Grèce et la Hongrie. La mortalité prématurée liée au tabac est estimée à 21 000 décès du cancer du poumon et des dizaines de milliers d'autres liées aux maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Concernant l'alcool, notre consommation est 30% supérieure à la moyenne de l'OCDE et est à l'origine de 8 000 morts par an, sans compter les accidents de voiture. Avec une meilleure prévention, plus de 75 000 décès seraient évitables par an chez les moins de 75 ans selon le rapport.
• La prise d'antibiotiques est un peu trop automatique. Les prescriptions d’antibiotiques dans le secteur des soins primaires sont environ 25% plus élevées que la moyenne de l’OCDE. Un mauvais usage qui contribue à une meilleure résistance des microbes et qui représente des dépenses inutiles d'après le rapport. Le nombre d'antibiotiques prescrits a légèrement augmenté au fil du temps au sein des pays membres de l'OCDE.
• La population de médecins est vieillissante. Si la France se situe proche de la moyenne de l'OCDE concernant le nombre de médecins par habitants, cela risque de ne pas être le cas dans les prochaines années. Dans notre pays, 45% des médecins sont âgés de 55 ans ou plus, c'est presque trois fois plus qu'en l'an 2000. Le rapport note aussi qu'en France, la densité médicale en ville comme dans les campagnes est légèrement en dessous de la moyenne de l'OCDE. Avec les futurs départs en retraite liés au vieillissement de la profession, le nombre de déserts médicaux risque d'augmenter.
Les bons points
• L'accès aux soins est jugé bon et de qualité. L'accès aux soins est un point fort de la France, note le rapport de l'OCDE. Ainsi, 99,9% de la population est "couverte" concernant l'accès aux soins et la probabilité de consulter un médecin est la plus élevée en France. Elle atteint 89%, c'est mieux que la moyenne de l'OCDE. Comparé aux États-Unis, derniers du classement, les Français, quel que soit leur niveau de revenu, peuvent aller consulter facilement. Les hôpitaux fournissent aussi des soins de grande qualité, selon le rapport qui met en avant le taux de mortalité dans les 30 jours après une crise cardiaque. Sur ce critère, la France se classe sixième sur 36.
• La prise en charge des frais de santé est parmi les meilleures de l'OCDE. C'est là aussi notre point fort. Les dépenses de santé en France représentent un peu plus de 11% du PIB, une des proportions les plus élevées des pays de l’OCDE. Surtout, le reste à charge pour les ménages en France est l'un des plus faibles avec seulement 2% de frais. Le rapport note également que les pays qui dépensent le plus voient l'espérance de vie de leurs habitants plus longue. C'est le cas en France, où l'espérance de vie moyenne est de 82,6 ans, soit deux ans de plus que la moyenne des pays de l'OCDE.
• Le nombre d'infirmiers est plus élevé que la moyenne. Contrairement à une idée reçue, la France est plutôt correctement dotée concernant le personnel médical. Avec 10,5 infirmiers pour 1 000 habitants, notre pays est juste au-dessus de la moyenne de l'OCDE qui se situe à 8,8. Cependant, plusieurs pays comme la Norvège, l'Islande et la Finlande dépassent les 14 pour 1 000. Le rapport plaide d'ailleurs que de nouveaux soins pourraient être confiés aux infirmiers, pharmaciens et d'autres professionnels de santé pour réduire la charge de travail des médecins, sans compromettre la qualité des soins.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.