Affaire Naomi Musenga : "Je veux seulement savoir pourquoi autant de méchanceté", déclare la mère de la victime, dont l'appel n'avait pas été pris au sérieux par le Samu

"Je veux seulement savoir ce qu'il s'est passé. Qu'est-ce que ma fille lui a fait ?", s'interroge Bablyne Musenga. L'opératrice du Samu mise en cause dans ce dossier est jugée en correctionnelle à Strasbourg à partir de jeudi pour "non-assistance à personne en danger".
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Alsace
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Temps de lecture : 2min
Bablyne (mère) et Louange (soeur) Musenga. La famille de Naomi Musenga, décédée après un appel au Samu 67 qui n'avait pas été pris au sérieux par l'opératrice en décembre 2017 à Strasbourg. (OLIVIER VOGEL / RADIO FRANCE)

"Je veux seulement savoir pourquoi autant de ténacité, de fermeté et de méchanceté", déclare jeudi 4 juillet à France Bleu Alsace, Bablyne Musenga, la mère de Naomie Musenga, morte en 2017 à Strasbourg après n'avoir pas été prise au sérieux par une opératrice du Samu

"La voix, on l'a entendue", poursuit la mère, en référence à l'extrait diffusé dans la presse, dans lequel on entend sa fille et l'opératrice échanger. Tandis que la victime explique avoir mal et ne pas pouvoir passer d'autre coup de fil, l'opératrice n'écoute pas et semble ne pas prendre au sérieux la détresse de Naomi. 

"J'imaginais et maintenant la personne est réelle", confie Bablyne Musenga qui voulait mettre un visage sur cette voix. "Pour la première fois on va la voir", déclare celle qui souhaite désormais des explications : "Je ne sais pas ce qu'elle va répondre. Je veux seulement savoir ce qu'il s'est passé. Qu'est-ce que ma fille lui a fait ?", questionne-t-elle. Bablyne Musenga ne comprend toujours pas le comportement de l'opératrice : "Quelle est cette attitude ?" Elle assure qu'en tant que mère elle ne peut pas s'arrêter comme ça "sans qu'elle puisse m'expliquer pourquoi".

La famille souhaite obtenir des excuses

La sœur de Naomi, Louange Musenga, elle aussi attend des réponses. Elle veut savoir si l'opératrice est "consciente de la gravité de la situation" et si elle regrette. La sœur de Naomi souhaite aussi obtenir des excuses, "ce qu'on n'a pas entendu jusqu'à maintenant". "Si on en avait entendu, on ne serait peut-être pas allées jusque-là", ajoute-t-elle. Louange Musenga "cherche une justice" et veut que la personne mise en cause reconnaisse "son tort". Selon elle, "un procès devrait servir à ça"

"S'il y a une condamnation, ça nous permettrait de nous dire qu'on n'a pas fait tout ça pour rien."

Louange Musenga, sœur de Naomi

sur France Bleu Alsace

Malgré tout, Louange Musenga regrette qu'une seule personne soit poursuivie dans ce dossier. La famille de la victime estime en effet "qu'il y a des responsabilités à plusieurs échelles".

L'opératrice du Samu mise en cause dans ce dossier est jugée en correctionnelle à Strasbourg à partir de jeudi pour "non-assistance à personne en danger". Elle est accusée d'avoir moqué au téléphone les appels de détresse de Naomi Musenga, décédée en décembre 2017 à Strasbourg. L'opératrice a bénéficié, à l'issue de l'information judiciaire, d'un non-lieu pour les charges d'homicide involontaire. Naomi Musenga est décédée après avoir été prise en charge avec "un retard global de près de 2h20", selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). 

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