Médicaments trop chers : la campagne choc de Médecins du Monde boycottée
Pour Médecins du Monde, de plus en plus de médicaments onéreux vont être commercialisés dans le futur mettant en péril notre système de soins qui ne pourra plus prendre en charge certains traitements.
L'association cite notamment deux exemples : le Sovaldi pour soigner l'hépatite C - le traitement d'un patient revient à 41.000 € - et le Glivec, un médicament contre la leucémie, facturé 40.000 euro par patient.
Olivier Maguet, responsable mission "prix du médicament" à Médecins du Monde, dénonce une "vision financière de la santé, d'où la maladie est un marché rentable, déconnecté d'une préoccupation quelconque de santé publique ". "Le risque majeur c'est la faillite, tout simplement, la banqueroute ", poursuit-il.
"Le cancer du sein, plus il est avancé, plus il est lucratif"
Pour sa campagne intitulée "Le prix de la vie", Médecins du Monde a volontairement choisi des slogans forts, voire cyniques, mettant en cause les profits réalisés par les industriels du médicament tels que : "Le cancer du sein, plus il est avancé, plus il est lucratif" ou encore "Une épidémie de grippe en décembre, c'est le bonus de fin d'année qui tombe".
Face à ces slogans jugés trop violants ou diffamatoires vis à vis de l'industrie pharmaceutique, de nombreux afficheurs ont refusé cette campagne. Vous ne verrez pas ces affiches dans le métro, vous ne les verrez par sur les abribus à Paris ou en région non plus.
En revanche, les messages seront diffusés dans la presse écrite. Médecins du Monde espère que cette campagne incitera de nombreuses personnes à signer la pétition en ligne pour demander une baisse du prix des médicaments.
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"Trop loin dans le dénigrement et la diffamation " (industrie du médicament)
Invité de France Info lundi matin, Philippe Lamoureux, le directeur du Leem, l'organisation qui rassemble les industriels du médicament, se dit scandalisé.
Avec cette campagne choc de Médecins du Monde, "on a franchi un pas dans l'outrance et la caricature ", a-t-il estimé, soutenant le choix fait par plusieurs afficheurs de ne pas relayer les slogans volontairement provocateurs de l'ONG. Cette campagne "est trop loin dans le dénigrement et la diffamation ", a-t-il poursuivi.
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